Alexis Corbière

Étiquette : séparatisme

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J’étais ce matin l’invité de Laurence Ferrari dans la matinale CNews. Nous avons abordé la gestion de la crise covid-19 par le gouvernement et notamment la campagne de vaccination, le projet de loi principes républicains, qui est actuellement débattu à l’Assemblée Nationale et la situation d’un enseignant, à Trappes, ayant reçu des menaces de morts.

Par rapport à un possible confinement, j’ai rappelé que le pays était déjà, depuis plusieurs mois maintenant, dans une sorte de confinement, avec une restrictions de nombreuses libertés individuelles. J’ai insisté sur le fait que La France insoumise proposait une méthode de roulements, ce qui permettrait de ne pas réduire autant les libertés individuelles.

Je suis ensuite revenu sur l’exemple de la Seine-Saint-Denis, département parmi les plus touchés de France, et qui voit malheureusement les difficultés sociales s’exacerber.

Au niveau du vaccin, notre pays a pris du retard. Dans ma circonscription à Montreuil et Bagnolet, sur les 3 centres de vaccination qui devaient ouvrir, seul un l’a été ! Ce n’est pas normal !

Sur la loi séparatisme, j’ai expliqué que le groupe parlementaire voterait contre car ce texte ne luttera pas contre le terrorisme et rate donc complètement sa cible, tout en pointant du doigt une partie de nos concitoyens, les musulmans. De plus, ce texte met complètement de côté l’aspect social et égalitaire de notre République. Par ailleurs, cette loi instaurera une suspicion généralisée envers les associations cultuelles et surtout musulmanes. Enfin, il ne permettra pas non plus de combattre le séparatisme scolaire qui mine la République.

L’école publique et républicaine est l’un des fondements de notre république ! Qu’il y ait des inégalités dans notre système scolaire n’est pas normal, chaque enfant devrait avoir les mêmes chances de réussite dans n’importe quel établissement !

« Il faut mettre fin au ‘séparatisme scolaire’ ! »

« Il faut mettre fin au ‘séparatisme scolaire’ ! » Featured

Retrouvez ma tribune dans Le Journal Du Dimanche

Alexis Corbière, député France insoumise de la Seine-Saint-Denis et enseignant de profession, dénonce la « ségrégation » apparue au sein de l’école publique, qui « fait le lit du repli identitaire et religieux ».

« ‘L’école […] est attaquée et notre capacité à intégrer est remise en cause’. Qui parle ainsi? Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans les premières pages de son court ouvrage, Le Séparatisme islamiste (Éditions de l’Observatoire). Un tel constat mérite que l’on s’y arrête. Mais la plus brutale attaque que subit notre école est-elle celle de ce séparatisme islamiste aux contours bien difficile à définir? Si notre école va de plus en plus mal, à qui la faute? Cent trente-neuf ans après les grandes lois Jules Ferry, force est de constater que nos écoles sont désormais la caisse de résonance des terribles inégalités sociales et urbaines, peinent à les corriger ou les reproduisent. Le financement public des écoles privées, depuis 1959 et la loi Debré, n’y est pas pour rien.

Ce financement public du privé, essentiellement confessionnel, coûte 12 milliards d’euros par an au contribuable. C’est 20% du total des recettes de l’impôt sur le revenu. Et tout cet argent dépensé renforce le creusement des inégalités, les établissements privés accueillant deux fois plus d’élèves d’origine sociale favorisée que ceux du public. Ce phénomène est en constante aggravation : chaque année, la part d’élèves issus de milieux défavorisés augmente dans le public et recule dans le privé. À Paris par exemple, un quart des élèves scolarisés dans les collèges publics sont issus de familles défavorisées. C’est six fois plus que dans les collèges privés.

La motivation hors du commun des enseignants ne suffit plus

En plus de cette concurrence entre public et privé, une autre ségrégation est apparue, cette fois au sein même de l’école publique. En effet, selon le quartier où ils se situent, les établissements n’accueilleront ni la même population, ni les mêmes équipes pédagogiques. Ici les meilleurs élèves, issus de milieux bourgeois, encadrés par des enseignants en fin de carrière et installés dans des locaux bien entretenus. On y recense 30% à 50% de mentions bien et très bien aux examens de fin de cycle. Là les élèves en difficulté, avec de jeunes profs et des équipes peu expérimentées, placés dans des bâtiments dégradés. On y atteint péniblement 13% de mentions bien et très bien. Les dérogations à la carte scolaire, devenues légion dans certaines communes, empêchent toute correction, même mineure, de ce séparatisme qui ne dit pas son nom.

Nos enseignants travaillent sans réserve pour corriger ces inégalités criantes. Mais leur motivation hors du commun ne suffit plus.

La progression des écoles privées et l’instruction en famille puisent leur source dans ce délabrement organisé de l’école publique

Il faut mettre un terme à la dimension systémique de ces inégalités qui séparent de plus en plus nos concitoyens selon leur origine sociale et leur lieu d’habitation. C’est ce que je nomme par provocation le « séparatisme scolaire ». À quoi bon légiférer sur des choses anecdotiques quand on laisse chaque année plus de 100.000 de nos enfants, surtout ceux des milieux populaires, finir leur parcours scolaire sans diplôme? Pourquoi accepter que la classe sociale d’origine détermine les conditions d’apprentissage futures? Cet aveuglement fait le lit du repli identitaire et religieux. La progression des écoles privées et l’instruction en famille puisent leur source dans ce délabrement organisé de l’école publique.

Il ne s’agit pas ici de faire des reproches aux familles qui font le choix de l’école privée, ou d’autres modes d’instruction, pour leurs enfants. Les parents ne sont donc pas à blâmer : beaucoup veulent simplement le meilleur pour ceux qu’ils aiment. Le système et les politiques qui provoquent cela ont tant abîmé l’école publique dans les villes populaires. Parce qu’il ne dit pas un mot de tout cela, le texte du gouvernement est essentiellement posture et diversion.

Retrouvez ci-dessous un extrait de mon discours sur le séparatisme scolaire :

Retrouvez ci-dessous mon discours en intégralité, dans lequel j’ai exposé la position du groupe parlementaire La France insoumise sur le projet de loi principes républicains.

« On n’a jamais autant parlé de République, et jamais fait aussi peu pour la défendre »

« On n’a jamais autant parlé de République, et jamais fait aussi peu pour la défendre » Featured

Retrouvez mon interview sur le projet de loi principes républicains dans Marianne.

Opposé au projet de loi sur le séparatisme, le député de la France insoumise estime que le gouvernement fait fausse route en défendant une vision hors sol de la République. Il répond également aux accusations de complaisance envers l’islamisme adressées à son mouvement.

Alors que le projet de loi sur le respect des principes de la République est examiné à l’Assemblée, les élus de la France insoumise ferraillent pour combattre ce texte, qu’ils accusent d’être liberticide, anti-laïque et dépourvu de toute ambition sociale. Les députés du mouvement de Jean-Luc Mélenchon sont eux-mêmes sous le feu des critiques, accusés d’avoir abandonné la fermeté républicaine pour fermer les yeux sur la dangerosité de la menace islamiste. Marianne aborde tous ces sujets avec Alexis Corbière, fidèle compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon et député de la Seine-Saint-Denis. Le parlementaire estime que pour combattre la menace communautariste, les moyens de répression sont moins efficaces que la nécessité de faire « aimer la République » en défendant les services publics et la possibilité d’une émancipation pour tous.

Marianne : Jean-Luc Mélenchon a estimé que le projet de loi confortant le respect des principes républicains, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, stigmatisait les musulmans. De votre côté vous estimez qu’il s’agit d’un texte de « suspicion généralisée » envers les musulmans. Pourquoi ?

Alexis Corbière : Ce texte est avant tout un outil de communication politicienne qui tente de masquer l’impuissance de la majorité face aux récents attentats terroristes islamistes. Mais cette loi étonne par son aspect confus. Le texte est très prolixe sur des pratiques déjà interdites par la loi et très minoritaires, mais au contraire silencieux sur de grands problèmes qui fracturent la République. Ce projet de loi est également, sans l’assumer bien sûr, une succession de mesures suspicieuses envers les associations cultuelles musulmanes. Pour les cibler sans les nommer, le gouvernement recourt comme souvent à des astuces sémantiques. Il pointe ici les structures qui procèdent « au recrutement d’un ministre du culte ». Ainsi les associations relevant des autres cultes sont-elles épargnées par ces mesures, même si les protestants se sont sentis eux aussi visés. Ce texte exige des associations cultuelles musulmanes qu’elles s’organisent de façon plus démocratique parce qu’elles seraient susceptibles d’être subverties par des putschs salafistes. Cette réalité n’a jamais été démontrée lors des auditions parlementaires. Le législateur est amené à se prononcer sur des menaces qui ne sont pas caractérisées. Reconnaissez que c’est embêtant !

D’autre part, cette exigence pressante ne vaudrait-elle que pour un seul culte ? Non. D’autres éléments confortent cette impression de suspicion généralisée : extension des pouvoirs de l’administration pour dissoudre une association cultuelle, au détriment du juge ; possibilité de « punition collective » d’une association pour la faute d’un seul de ses membres. Quand les représentants de tous les cultes se sont émus de ces mesures, le ministre de l’Intérieur et les responsables LREM ont fait comprendre que cela ne les visait pas. C’est donc les musulmans et eux seuls qui seront visés par cette loi si elle est adoptée.

Pour ma part, je reste fidèle à la loi de 1905. Les croyants comme tous les citoyens doivent respecter la loi. Mais, ce n’est pas à l’Etat de se mêler de la façon dont s’organisent les cultes.

Vous proposez une abolition du Concordat en Alsace-Moselle…

C’est une question de principe pour pouvoir développer une pédagogie républicaine et laïque convaincante. Lorsque j’exerçais comme professeur dans un lycée professionnel en Seine-Saint-Denis, j’ai compris que la laïcité était parfois perçue comme un principe d’hostilité et qu’il fallait inlassablement expliquer son caractère émancipateur et universel. Comment donc admettre que la laïcité ne soit pas appliquée dans 3 départements, qu’on y finance trois cultes (et pas les autres) avec l’argent de tous les Français ? Si on veut faire reculer les particularismes religieux et défendre l’idée d’une communauté nationale où les citoyens sont tous égaux devant la loi quelle que soit leur conviction spirituelle, la persistance de l’exception du Concordat est choquante. Nous avons besoin de cohérence, non d’une laïcité à géométrie variable. Accepter intellectuellement l’idée du Concordat, c’est claquer la porte à l’universalisme républicain et la tenir ouverte à tous les particularismes et privilèges. Cela vaut aussi pour des points parfois considérés comme anecdotiques mais qui sont lourds de sens. Pourquoi le président de la République accepte-t-il d’être chanoine de Latran ? Pourquoi certains cultes sont-ils financés par de l’argent public en Outre-Mer ? Cela donne l’impression détestable que l’Etat reste intimement lié à une religion rendue quasi officielle dans certains territoires. Ces vestiges qui n’ont rien à voir avec la République n’ont plus de sens. Je veux la même loi laïque pour tous, partout.« Les mêmes élus, qui exigent des citoyens, une neutralité totale en matière religieuse, organisent le mélange du politique et du religieux »

La France insoumise préconise également l’interdiction pour les élus de participer ès-qualités à des cérémonies religieuses…

Notons d’abord que la droite et même quelques députés macronistes, emboitant le pas au RN, souhaitent par des amendements étendre l’exigence de neutralité religieuse à tous les citoyens, dans la rue, dans la pratique sportive, lorsqu’ils accompagnent des sorties scolaires, à la plage, etc. C’est une incompréhension totale de la laïcité. L’Etat et ses représentants doivent être neutre, pas les citoyens. Mais les mêmes élus, qui exigent des citoyens, une neutralité totale en matière religieuse, n’hésitent pas à s’afficher avec leur écharpe tricolore à des cérémonies religieuses, organisant eux-mêmes, sans complexe ni honte, le mélange du politique et du religieux : vœu de Nice, vœu des Échevins à Lyon, messe à Orléans pour Jeanne d’Arc, messe organisée sur fonds publics par Robert Ménard à Béziers. Quel est le sens de tout cela ? Que la République et ses élus privilégient un culte sur les autres ? Un élu n’a pas à organiser ou instrumentaliser une cérémonie religieuse. Cela vaut aussi pour la participation à des cérémonies de rupture du jeûne, parfois organisées sur fonds publics comme à la Mairie de Paris. Bien sûr, lors d’événements exceptionnels et graves, comme l’attaque d’un lieu de culte ou même un décès, il est juste que les élus viennent manifester leur solidarité. Chacun comprendra la différence avec ce que je dénonce. Ma solution est simple : élus, donnez l’exemple ! Cessez de participer à des cérémonies religieuses qu’aucun évènement exceptionnel ne justifie !

A la tribune de l’Assemblée, vous avez vigoureusement défendu l’école publique, décrite comme «le grand absent » de la loi. Quel lien avec la lutte contre le communautarisme ? 

L’école publique est le fondement de la République. C’est là, en théorie, que la conscience républicaine se forge. C’est là, en théorie toujours, que les citoyens en devenir, issus de différents milieux sociaux, se brassent, s’instruisent ensemble et apprennent à faire Nation. La réalité est bien différente de ce principe. Aujourd’hui, selon les quartiers, l’école publique est à plusieurs vitesses. Plusieurs centaines de communes en sont même dépourvues, n’offrant comme seule possibilité que le recours aux établissements privés. D’une commune à l’autre, d’un quartier à l’autre, les moyens diffèrent, les élèves en difficultés se concentrent dans les mêmes classes, les enseignants sont moins facilement remplacés et bien d’autres inégalités se font jour. Je rappelle que le collège le mieux doté de Seine-Saint-Denis est moins bien doté que le collège le moins bien doté de Paris.

Tous les parents le savent : il existe un sournois « séparatisme scolaire ». Même les plus grandes consciences républicaines sont troublées au moment de choisir l’école de leurs enfants : c’est alors le jeu des petites combines, des relations, du choix des options, ou de l’école privée, afin de placer son enfant dans le meilleur établissement. Je ne fais le reproche à personne de vouloir le mieux pour ses enfants. Mais le constat est que nos enfants ne vont plus dans les mêmes écoles. Dès le plus jeune âge, ils n’apprennent plus ensemble, ils ne jouent plus ensemble, ils ne grandissent plus ensemble. Si l’on accepte le « sauve qui peut, chacun pour soi » où seuls ceux qui disposent de la fortune ou de connexions peuvent placer leur enfant dans le bon établissement, alors tout est perdu. La République, c’est l’émancipation pour tous, l’égalité des droits, le droit pour chacun à une éducation de qualité.

Aujourd’hui, l’école privée scolarise 20% des enfants, et ceux issus des milieux favorisés y sont le double qu’à l’école publique. Depuis 1959, elle est financée par l’argent public, aujourd’hui à hauteur de 12 milliards d’euros par an, des sommes qui pourraient permettre d’améliorer l’état de l’école publique. Après les cadeaux de la loi Carle, la loi Blanquer représente 100 millions supplémentaires pour les écoles privées ! Ecoles de riches d’un côté, écoles de pauvres de l’autre. Ce séparatisme violent doit cesser. Que faire ? Investissons dans l’école publique. Redonnons confiance aux familles pour qu’elles y reviennent. Aidons nos professeurs, ces héros si mal payés. Mettons un terme aux dérogations de complaisance à la carte scolaire, qu’il faudra d’ailleurs redéfinir pour plus de justice. Le chantier est immense mais aucune première pierre n’est posée par ce projet de loi.

Vous dénoncez le contrat d’engagement républicain, en affirmant que la seule chose qu’on peut demander aux mouvements associatifs est de respecter la loi. Mais la République n’est-elle pas légitime à attendre des associations qu’elle subventionne avec de l’argent public davantage que le simple respect des lois ?

Je ne conteste pas le contrôle des pouvoirs publics sur les associations qu’ils subventionnent, mais j’observe que c’est déjà le cas ! Tout élu local sait qu’on accorde une aide sur la base d’un projet, d’une utilité reconnue. Alors pourquoi ce « contrat d’engagement républicain » sinon pour jeter l’opprobre et la suspicion envers l’ensemble de nos associations, au prétexte de cas marginaux que la loi peut déjà appréhender ? La ministre des cohésions des territoires, Jacqueline Gourault, se serait-elle trompée lorsqu’elle affirmait lors de nos auditions : « On sait que dans la plupart des cas, il n’y a rien à redire sur les associations qui reçoivent des subventions » ? Construit sur un fantasme, ce contrat s’inscrit dans une logique floue, caporaliste, et potentiellement liberticide. Sa première version enfonce des portes ouvertes, rappelant qu’une association ne doit pas causer de trouble à l’ordre public – principe déjà énoncé depuis 120 ans par l’article 3 de la loi du 1er juillet 1901. Pourquoi avoir recours à des notions aussi étranges que le« prosélytisme abusif » qui sera interdit ? Qui jugera du caractère abusif ? Selon quels critères ? Moi je souhaite qu’aucune association subventionnée ne fasse de prosélytisme religieux en direction de ses adhérents. Ce contrat est un mélange d’affichage et de fichage, l’expression d’une vision paternaliste basée sur la suspicion.

Ce texte traite certes de laïcité, mais il est également conçu comme une réponse directe au développement de l’islamisme. Dans son discours lundi à l’Assemblée, Jean-Luc Mélenchon a estimé que par rapport au Covid, au réchauffement climatique, à la pauvreté, des sujets comme la polygamie ou le développement du voile étaient dérisoires. Quelle est pour vous l’ampleur de la menace islamiste ?

Les derniers attentats nous rappellent que la lutte contre le terrorisme djihadiste ne doit jamais être relâchée. Mais ce projet donne-t-il les munitions pour empêcher que d’autres sévissent de nouveau ? Le Premier ministre lui-même a reconnu, lors d’un entretien au Monde le 9 décembre, qu’il était « difficile de répondre positivement » au fait d’établir si ce texte aurait permis ou non de déjouer les trois derniers attentats commis sur notre sol. Contre le risque terroriste, la réponse est avant tout un travail de renseignement humain, d’identification, d’infiltration et d’information. Aussi, je rappelle qu’en trente ans, pas moins de 28 lois ont été adoptées pour renforcer notre arsenal, sans que les moyens ne suivent à la même vitesse. Lorsque Samuel Paty a été assassiné, la plateforme de traitement de la haine en ligne, Pharos, ne comptait que 30 fonctionnaires et le groupe de contact permanent, entre les autorités et les réseaux sociaux n’avait pas été réuni depuis plus d’un an.… Le texte n’aborde pas cette dimension.

Il pointe les 2.400 lieux de culte musulmans du pays, suspectés d’être le terreau du terrorisme, alors que ceux qui ont étudié les trajectoires des assassins nous disent que les mosquées ne constituent pas, sauf exception, les foyers où les attentats ont été conçus. La radicalisation est extérieure aux lieux de cultes, souvent liée à des rencontres du quotidien ou sur Internet.

Pour être efficace, il ne faut pas tout mélanger. Partout où la promesse d’émancipation républicaine s’essouffle, on observe un regain de rigorisme religieux, minoritaire mais gangrénant tous les cultes,  pas seulement les musulmans. Quand la République s’éloigne, devient abstraite et verbeuse, une fraction de la population s’y reconnaît de moins en moins et s’interroge. Certains trouvent malheureusement une réponse identitaire dans le fondamentalisme religieux.  S’il conduit à des dérives sectaires, la loi qui existe déjà et protège les victimes de ces emprises doit être appliquée sans faiblesse. Mais les experts, y compris d’anciens agents du renseignement, nous disent que le terrorisme et l’intégrisme religieux n’empruntent pas les mêmes chemins idéologiques. Si une telle concordance existait, pourquoi Marseille, identifiée par les services du ministère de l’intérieur comme le principal foyer salafiste dans notre pays, a été largement épargnée par le djihadisme ? Les réponses aux deux phénomènes ne peuvent être identiques, sauf à faire preuve d’une naïveté confondante et d’une inefficacité totale. Les terroristes qui s’organisent et qui attaquent, on les traque, on les neutraliste, on les condamne. Mais les intégristes ne se combattent pas par des méthodes de police. Ils se combattent par la force des idées et des politiques qui rendent concrète la République. Faisons aimer la chose, l’amour du mot viendra avec. Aussi, celui qui casse le service public aura bien du mal à convaincre ensuite quelqu’un de la grandeur de la République

Attention, je ne prétends pas que les inégalités sociales constituent à elles seules le terreau de l’islamisme politique. Mais négliger ce facteur est irresponsable. Les intégristes religieux et les ultra-libéraux dansent ensemble un tango morbide pour notre pays. On n’a jamais autant parlé de République et de laïcité, et jamais fait aussi peu pour les défendre. Pour faire reculer l’islamisme politique, renforçons les services publics, embauchons des professeurs, des policiers, aidons l’hôpital public. La République n’est pas un régime neutre devant lequel on fait des génuflexions, avant de retourner tranquillement creuser les inégalités.

Quand on parle d’islamisme et que vous brandissez le Concordat ou le séparatisme des riches, comprenez-vous que cela puisse ressembler à une diversion pour ne pas aborder un sujet qui vous embarrasse ?

C’est toute la stratégie gouvernementale qui est fondée sur la diversion. Le ministre de l’Intérieur n’a-t-il pas évoqué de prétendus « rayons communautaires » comme « commencement du communautarisme » ? N’est-ce pas là un bel exemple de diversion permettant d’éviter les sujets de fond, tout comme nous affubler du titre « d’islamogauchiste » pour abréger toute discussion ? Loin de fuir le débat, j’ai participé avec attention aux travaux de la commission spéciale. Pour mener un débat rationnel basé sur des faits et des études partagées, j’ai demandé à maintes reprises des données objectives sur la polygamie, les certificats de virginité, les « putschs » dans certains lieux de cultes, autant de pratiques intolérables qu’il importe de quantifier. Pour seule réponse, ce fut le silence ou l’imprécision. Les promoteurs ministériels de ce texte préfèrent agiter le chiffon rouge sur des sujets dont ils ne connaissent pas la portée plutôt que de prendre à bras-le-corps d’autres faits graves passés sous silence. Lorsque j’ai pointé le problème de nos 100.000 jeunes sortant de l’école sans qualification, je n’ai eu le droit qu’à un haussement d’épaules en guise de réponse. Quand nous leur proposons une nouvelle République qui donnerait des droits nouveaux aux citoyens, ils nous moquent. Ceux qui nous accusent d’être embarrassés comme vous dites, sont souvent les mêmes qui ont affaibli nos services de renseignements, la justice, la police, etc. Parler du foulard de femmes musulmanes, en sous entendant qu’elles auraient une complaisance pour le crime terroriste, leur permet de faire diversion sur leurs méfaits.

Jean-Luc Mélenchon a vigoureusement défendu les musulmans lundi à l’Assemblée. Le fait qu’une religion, l’islam, soit minoritaire, et que ses fidèles soient parfois victimes de discriminations, implique-t-il que la France insoumise soit là pour « compenser » les attaques contre l’islam ou les musulmans, en prenant leur défense ?

Brandir le drapeau de l’humanisme à cette occasion est-il un problème ? A qui nuit-il que des concitoyens qui sont assimilés à des terroristes par certains bancs de l’hémicycle entendent que d’autres les y défendent ? La République est prise entre deux feux : celui d’une droite extrême, raciste, et celui d’une fraction d’intégristes qui pense que c’est uniquement dans l’enfermement religieux et une pratique rigoriste que réside le salut. Convenez que les premiers sont bien plus puissants politiquement et électoralement que les seconds ! Je ne conteste pas que l’islamisme politique existe, mais je conteste les effets de loupe. Et c’est un élu et un habitant de la Seine Saint-Denis qui le dit. Le sensationnalisme contre les habitants de ce département, cela suffit !

Dans les quartiers populaires, c’est n’est pas une volonté de séparation qui monte, mais une exigence de réparation. Une volonté de vivre, égaux en droits, avec tous les citoyens du pays. Les gens sont lassés, fatigués, en colère contre la ségrégation sociale et la dégradation des services publics. Je ne suis pas dans le déni, je suis lucide. Si les dirigeants de la droite, du RN et du macronisme, indifférents à la question sociale, défendant le choquant « séparatisme des riches » qui se creuse, n’ont pour seul projet que de s’en prendre aux pratiques confessionnelles de quelques milliers de gens, ce sont eux les idiots utiles du fanatisme religieux.  Pour ma part, je continue à me battre, avec mes amis, pour construire une République démocratique, laïque et sociale. C’est l’exigence ultra majoritaire qui progresse dans le pays. Le texte actuellement débattu à l’assemble n’apporte strictement rien à cette tâche, sur certains points, il la complique.

La République sociale, démocratique et laïque est un combat que nous mènerons jusqu’au bout !

La République sociale, démocratique et laïque est un combat que nous mènerons jusqu’au bout ! Featured

Ce soir, je suis intervenu dans l’hémicycle pour défendre la position de la France insoumise lors du débat sur le projet de loi principes républicains.Vidéo de mon discours et extraits :

Aucun régime politique durable ne s’imposa jamais dans le coeur des peuples par la force, mais toujours par l’amour de ses principes. Oui, tout républicain doit agir constamment pour faire aimer la Republique et donc ses principes fondateurs. Cette tâche de conviction ne peut pas être une succession de vexations et de suspicions envers certains de nos concitoyens et leurs associations cultuelles, au nom d’une complaisance, finalement jamais démontrée, avec des actes terroristes.

Où est la recherche de l’adhésion du citoyen, qui devrait passer par le renforcement de droits acquis ou l’acquisition de nouveaux droits dans votre texte quand, par exemple, un tiers des articles renforcent les dispositifs de contrôles ?! Etrange paradoxe : rarement nos gouvernements successifs ne se sont autant réclamés, jusqu’à l’ivresse des mots, de la République et de la laïcite, et jamais leurs politiques ne s’en sont autant éloignées !

Si la République a de vrais ennemis armés, notamment ceux qui l’attaquent au nom d’un islamisme politique violent et obscurantiste, il n’y pas qu’eux qui s’arment contre elle, l’extrême droite aussi veille ! La République a aussi de faux amis qui ne cessent de parler bruyamment en son nom mais qui la détruisent de l’intérieur, notamment au nom de politiques ultra libérales qui creusent les inégalités sociales et font douter de la République…

La nature a horreur du vide, idem en politique. Or, quand la République recule, le vide politique et social laissé se remplit progressivement de règles autres que les lois, qui ne bâtissent plus du commun mais qui enferment le citoyen. C’est vous, via ce texte, qui faites le lien entre des pratiques confessionnelles rigoristes et les attentats. Pour que le débat qui s’ouvre ne soit pas l’occasion d’un grand déversoir de propos intolérants, il faut préciser les mots. Liberté, Egalité, Fraternité telle est notre devise nationale. Une République démocratique, sociale et laïque comme l’affirme notre Constitution depuis 1946. Ces trois principes avancent ensemble : si vous en oubliez un, les deux autres n’ont plus aucun sens.

Où est la République démocratique quand le pouvoir se concentre comme jamais entre les mains d’un monarque présidentiel élu tous les 5 ans ? Quand la grande majorité de nos concitoyens ne vient plus voter aux élections intermédiaires ? Où est la République sociale quand notre pays compte bientôt 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit 15 % de la population et que ce nombre effrayant continuer à augmenter ? Condition de la liberté de conscience, du droit de croire et de ne pas croire, la laïcite garantie la liberté de culte, et bien sûr aussi le droit de critiquer ces cultes, certes.

La laïcite, après des siècles d’alliance néfaste entre le pouvoir temporel et spirituel est donc la stricte séparation entre l’Etat, chose commune à tous, et les Eglises. Clin d’oeil de l’Histoire, son acte de naissance est « un séparatisme ». L’Etat doit donc veiller à assurer sa neutralité et celle de ses représentants, ses fonctionnaires et donc des élus. Mais la laïcité doit laisser les citoyens tranquilles, qui n’ont pas à respecter les mêmes principes de neutralité. La Laïcité n’est ni l’athéisme, ni l’anticléricalisme d’Etat, attitude encore plus odieuse quand elle est le prétexte d’acharnement de la part d’une laïcité mal comprise envers un culte et de complaisance envers d’autres.

En conséquence enfin, parce qu’ils sont distinctement séparés l’un de l’autre, l’Etat républicain n’a à financer aucun culte. Où est la grande laïcité de 1905 ? piétinée ! Votre laïcite est à géométrie variable ! Voilà la paradoxe que vous nous présentez : vous appelez aux « Respect des Principes Républicains » dans les intitulés de votre PJL… vous les piétinez dans vos politiques économiques et sociales et ne comprenez pas ce que doit être la laïcité. Votre texte n’est finalement qu’un mélange confus de mesures exprimant un état d’esprit entre affichages et fichage. Votre texte est prolixe sur des points depuis longtemps déjà interdits par la loi ! Votre texte est silencieux et sans courage devant des terribles problèmes qui s’aggravent, comme le chômage, la dégradation des services publics, la précarité ou l’affaiblissement de notre système de santé public ! Enfin, votre texte est aussi suspicieux contre un culte et contre les associations cultuelles qui l’organisent ! J’ai nommé les Musulmans.

Nous devrions aider le milieu associatif plutôt que de le pointerdu doigt ! C’est lui souvent le dernier réseau de liens républicains. Pourquoi vouloir les contraindre à adopter une charte qui sera sans doute d’une efficacité douteuse. Les associations cultuelles seront davantage contrôlées et, pour parler clairement, suspectées. Cela visera quasi exclusivement les associations du culte musulman qui devront s’organiser de façon plus « démocratique », exigence pleine de condescendance. L’esprit de la loi de 1905 est une vision libérale des religions, de libre organisation du culte. Pourquoi allons nous donc demander à des associations cultuelles de s’organiser différemment ? Vous étendez ensuite les possibilités de dissolution administrative sans passer par la justice. Cela nous pose fondamentalement problème ! Oui parfois il faut condamner, mais c’est à la justice de le décider ! C’est une mesure liberticide !

La loi de 1905 sera affaiblie alors que vous vous en réclamez. Les « biens de rapports » ouvrent la porte à une évolution inacceptable des associations cultuelles qui pourront ainsi changer de nature et perdre leur unique fonction de 1905 ! Vous vous réclamez de 1905, vous ne manquez pas d’humour ! Vous dites même que le Président de la République est le premier défenseur de la laïcité… Je ne le crois pas et, vous aurez beau vous réclamer d’Aristide, votre texte n’est pas « Briand » ! Je me permets de rappeler ici l’art. 19 de cette loi 1905, qui dit que « les associations ont pour objet exclusivement l’exercice d’un culte » et non la gestion d’un bien sans lien avec ce culte. Or, les biens de rapport le permettront !

Nos amendements veulent définir une République en actes. D’ailleurs, je ne sais pas combien d’entre eux seront rejetés: c’est incompréhensible que vous refusiez de discuter certains de nos amendements notamment ceux qui renforcent la MIVILUDES ! Il y a un grand absent dans ce texte: c’est celui évoqué par le Pdt de la République lors du discours des Mureaux : la « ghettoïsation du pays » ! Ces mots forts qui devraient nous amener à agir, cette dimension est totalement absente du texte. Ce texte est d’abord inutile dans la lutte contre le terrorisme, et vous l’assumez ! Ce texte ne permettra pas non plus au dispositif Pharos de voir ses éléments renforcés pour lutter contre la haine en ligne !

Enfin, le grand absent de ce texte est le séparatisme qui mine ce qu’est le fondement la République : c’est le séparatisme scolaire ! Nos enfants ne vont plus dans les mêmes écoles selon leur milieu social ! Cette menace pèse sur la République ! Jamais nos écoles n’ont été aussi inégalitaires. Il faut agir très vite contre ce séparatisme scolaire : la concentration sociale des plus favorisés dans certains quartiers et les plus pauvres dans d’autres ! Les écoles privées sont financées depuis 1959 sur l’argent public, cela coûte 12 milliards d’euros par an au contribuable ! 20% des recettes de l’impôt sur le revenu sert à financer cette concurrence au service public ! Cela doit cesser ! Ce séparatisme scolaire touche aussi nos élites : en 1950, parmi les élèves de l’ENA, HEC et l’ENS, 30% étaient issus des milieux défavorisés. Aujourd’hui ils ne sont plus que 9%. Même ces écoles sont la caisse de résonnance des inégalités.

Il faut faire de l’ecole publique une école conquérante. Faire en sorte par exemple qu’en Seine-Saint-Denis, lorsqu’un enseignant est absent, il est immédiatement remplacé ! Garantir qu’il y ait du soutien scolaire, etc… Il faut abroger la loi Carle et la loi Blanquer, qui créent un effet d’aubaine pour l’école privée ! Par ex. la loi Blanquer a obligé la ville de Bagnolet, commune la plus endettée de France, à verser 150 000€ supplémentaires à l’école privée ! Nous devons aussi mettre fin aux écoles hors-contrat. Je privilégie l’école publique mais je comprends la vexation des familles qui ont choisi l’Instruction En Famille et qui se trouvent embarquées dans un texte ayant pour but la lutte contre l’islamisme politique. Nous proposons de renforcer aussi les contrôles dans les familles IEF avec au moins deux controles par an. Le Ministre Blanquer s’inquiète qu’il y ait des dérives sectaires parfois mais il ne donne pas les moyens pour réaliser les contrôles !

Nous devrions abroger les déductions fiscales dont bénéficient les associations cultuelles ! Nous n’avons pas à financer par argent public le Culte. Ce n’est pas dans la loi de 1905 ! Selon Thomas Piketti, cela représente 200 millions d’euros. De plus, il est temps de mettre fin au Concordat d’Alsace-Moselle qui est une aberration anti laïque ! Cela coûte chaque année 60 millions d’euros d’argent public. C’est un vrai scandale ! La loi, la même pour tous, partout !

Nous estimons que les élus doivent donner l’exemple de la neutralité religieuse… Les élus és qualité ne doivent pas, selon nous, participer à des cérémonies religieuses ! Il est aussi urgent de lutter contre le séparatisme des riches, c’est celui-là qui nous coûte cher ! Nous proposions le rétablissement de l’ISF et l’impôt universel, c’était de vraies mesures sociales ! Ce texte ne se situe donc pas dans la continuité de ceux qui défendent la loi de 1905 c’est cela le problème, vous affaiblissez 1905 ! Ce qui monte au contraire dans le pays n’est pas une volonté de séparation mais de réparation !

Oui c’est au nom du respect des principes républicains que nous défendrons nos amendements. Nous pensons que ce n’est pas rendre service à la République que d’utiliser des mots qui nous sont chers on institue en quelque sorte une loi des suspects ! Dans un pays où le questionnement de ce pourquoi et comment nous faisons Nation est aussi fort, si c’est un discours de haine et de xénophobie qui l’emporte, alors vous rendrez un bien mauvais service à la République !

Pour la laïcité et la République Sociale, contre la suspicion généralisée et la censure de nos amendements !

Pour la laïcité et la République Sociale, contre la suspicion généralisée et la censure de nos amendements ! Featured

Les députés du groupe parlementaire La France Insoumise dénoncent avec force les méthodes autoritaires du président de la Commission François de Rugy (LREM) qui, en soutien au gouvernement, rejette une part importante de nos amendements au motif qu’ils n’auraient rien à voir avec le texte. Cette utilisation abusive, de plus en plus courante durant cette mandature, de l’article 45 doit cesser ! Comment peuvent-ils prétendre défendre la liberté de conscience, quand les macronistes ne défendent même pas la liberté d’amendement des parlementaires ?

Nous savons que le terreau des fanatismes religieux est d’abord social. Or ce texte ne contient aucune mesure visant à lutter contre le séparatisme des riches ou les inégalités urbaines. Il ne porte aucune ambition pour offrir à chaque citoyen un égal accès au service public, renforcer la mixité sociale et remettre l’école publique et laïque au cœur du projet républicain.

Mais, avant même que le débat parlementaire sur les amendements ne s’ouvre cet après-midi en Commission spéciale, nous dénonçons avec force les méthodes autoritaires du président de la Commission François de Rugy (LREM) qui, en soutien au gouvernement, rejette une part importante de nos amendements au motif qu’ils n’auraient rien à voir avec le texte. Cette utilisation abusive, de plus en plus courante durant cette mandature, de l’article 45 doit cesser ! Comment peuvent-ils prétendre défendre la liberté de conscience, quand les macronistes ne défendent même pas la liberté d’amendement des parlementaires ?

Le débat parlementaire ne peut se résumer aux thèmes étroits choisis par les ministres Darmanin et Schiappa, car le terreau des fanatismes religieux est aussi social. Or ce texte ne contient aucune mesure de lutte contre les inégalités socio-géographiques et le séparatisme des riches. Il ne porte aucune ambition d’offrir à chaque citoyen un égal accès au service public, de renforcer la mixité sociale et de remettre l’école publique au cœur du projet républicain.

Nous craignons donc que ce débat parlementaire soit une nouvelle occasion de simple surenchère verbale, caricaturale et blessante contre nos concitoyens de confession musulmane. Des sujets qui nécessitent pédagogie et délicatesse risquent d’être manipulés au profit de l’agenda politicien de quelques provocateurs, ministres ou députés. Nous le dénonçons.

Le groupe parlementaire de la France insoumise votera contre ce texte.
Soucieux de porter des propositions alternatives pour lutter vraiment contre toute forme de fanatisme, renforcer la République et réaffirmer concrètement la loi de 1905, nous avions déposé 104 amendements. Sans connaitre à cette heure l’ampleur des dégâts de la censure sur nos amendements, voici nos 10 principaux axes :

  1. La loi doit être la même pour tous, sans maintien des privilèges de certains. La grande loi laïque de 1905 qui sépare les Eglises et l’Etat doit être étendue à l’ensemble du pays. Les dispositions concordataires d’Alsace-Moselle et les exceptions qui perdurent dans certains territoires d’Outre-Mer doivent être abrogés. Ils coûtent actuellement chaque année plus de 60 millions d’euros à l’ensemble des contribuables.
  2. La République ne doit subventionner aucun culte, conformément à l’arti-
    cle 2 de la loi de 1905. Nous demandons la suppression des avantages fiscaux qui financent indirectement les cultes. Les entorses à la laïcité, notamment introduites par Pétain en 1942 et augmentées par tout une série d’exonération fiscale depuis lors, couteraient plusieurs centaines de millions d’euros par an à l’Etat. Même les services de Bercy sont incapables de mentionner, avec précision, le montant exact du manque à gagner pour les caisses publiques. Nous nous opposerons à l’extension du bénéfice des immeubles de rente immobilière aux associations cultuelles.
  3. La loi de 1905 proclame que « la République ne reconnait aucun culte ». Par conséquent, le législateur n’a pas à s’immiscer dans la façon dont s’organisent des cultes dans la mesure où ils respectent les lois. Nous nous opposerons donc à toute volonté néo-concordataire d’imposer à certains cultes un nouveau mode d’organisation.
  4. Les associations ne doivent pas subir une suspicion généralisée qui entraverait leur liberté et compliquerait leur activité. Nous réclamons donc l’abandon de la mesure intrusive et inefficace d’un « contrat d’engagement républicain » dont le contenu n’a toujours pas été présenté et qui serait fixé par décret. Nous refusons également le régime de « punition collective » en raison de la faute d’un seul, et le renforcement du pouvoir de dissolution administrative du pouvoir exécutif au détriment du juge.
  1. L’école publique doit redevenir le moteur de l’émancipation républicaine et laïque. Les dérogations de complaisance à la carte scolaire doivent être interdites afin de garantir la mixité sociale. La loi Carle, qui oblige les municipalités à financer les écoles privées d’autres communes, doit être abrogée ; aucune commune ne doit avoir pour seule école une école privée. L’ouverture d’un établissement hors contrat doit être soumise à autorisation préalable. Dans l’attente que l’école publique dispose des moyens d’accueillir tous les élèves dans de bonnes conditions, nous demandons le renforcement des contrôles de toutes les formes d’apprentissage sous-contrat, hors-contrat ou à domicile.
  2. Les enseignants, et plus généralement l’ensemble des agents publics, doivent pouvoir bénéficier d’une protection fonctionnelle réelle. S’ils sont menacés, l’Etat doit les protéger sans délai et sans limite de moyens humains ou financiers.
  3. La Mission interministérielle contre les dérives sectaires (MIVILUDES) et la plateforme Pharos doivent être considérablement renforcés. Grands absents de ce projet de loi, ils sont pourtant des outils essentiels dans la lutte contre le terrorisme.
  4. La célébration laïque des grandes étapes de la vie – naissances, mariages, décès – doit être rendue possible par des cérémonies publiques dans chaque commune. La République doit être fêtée chaque 21 septembre, date anniversaire de naissance.
  5. Toute personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’un mandat électif public ne pourra dans l’exercice de ses fonctions, et ses qualités, assister à une cérémonie religieuse, sauf événement exceptionnel. Ainsi le clientélisme électoral par certains élus sera contenu.
  6. La République sociale suppose de combattre le « séparatisme des riches ». Nous proposons notamment le rétablissement d’un impôt sur la fortune, la construction de 200 000 logements sociaux par an, la mise en application d’un impôt universel, l’interdiction de la privatisation par certains de l’espace public, etc.

Ce mardi 19 janvier à 10h15, Alexis Corbière, chef de file ainsi que les députés du groupe parlementaire La France insoumise s’exprimeront en conférence de presse sur le projet de loi sur « le respect des principes de la République.

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Gérald Darmanin et l’«islamo-gauchisme», qualificatif usé jusqu’à la corde !

Gérald Darmanin et l’«islamo-gauchisme», qualificatif usé jusqu’à la corde ! Featured

A l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a accusé La France insoumise d’être aveugle à l’islamisme. Il doit cesser cette musique dangereuse qui travestit en suspects tous les concitoyens musulmans et se préoccuper des fractures sociales que le gouvernement aggrave.

Un député de l’opposition a l’habitude que les ministres esquivent ses questions et se réfugient dans la polémique quand ils sont mis en difficulté. Je ne veux cependant pas banaliser la réponse que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin m’a faite mardi 6 octobre à propos du récent discours du président de la République sur le «séparatisme» «Dans votre circonscription, vous le savez fort bien, […] la situation monsieur le député est extrêmement grave et je ne m’excuse pas qu’un parti comme le vôtre, qui a dénoncé pendant longtemps l’opium du peuple, en soit désormais lié avec un islamo-gauchisme qui détruit la République. Voilà la réalité monsieur Corbière !»

Je serai donc aveugle devant le séparatisme dans ma circonscription de Montreuil et Bagnolet. Je mets pourtant au défi M. le ministre de l’Intérieur d’énoncer les faits qui justifient qu’il parle d’une «situation extrêmement grave». Non seulement depuis 2017 et mon élection comme député, personne n’a jamais avancé cette thèse, ni M. le préfet de Seine-Saint-Denis, ni les commissaires de police de ma circonscription. Mais au contraire, ces derniers ont généralement répondu à mes questions que, fort heureusement, il n’existait pas de faits significatifs dans cette partie du département. De quoi parle donc le ministre de l’Intérieur ?

Mesure-t-il, dans sa grande légèreté, le mépris qu’il témoigne pour les habitants de Montreuil et Bagnolet, devenus «un corps électoral» passivement complice d’opposants à la République ? Quant à moi, je fermerais les yeux pour des raisons électoralistes et clientélistes ? Le militant républicain et laïque que je suis ne peut tolérer aucune de ces attaques.

Progression de la pauvreté

Car, oui, depuis trois ans, je ne cesse d’interpeller le gouvernement sur les véritables «faits graves» qui se passent dans ma circonscription : la progression de la pauvreté, le recul de l’accès aux soins, les logements insalubres, le développement du trafic de drogue, les violences faites aux femmes, les écoles publiques qui manquent de moyens, l’absence de commissariat à Bagnolet, le nombre insuffisant de policiers, choses qui devraient préoccuper au premier chef le ministre de l’Intérieur mais que la politique du gouvernement auquel il appartient aggrave !

La charge du ministre de l’Intérieur est accompagnée d’un autre qualificatif : «Islamo-gauchiste.» Me le voilà donc collé sur le front, le stigmate à la mode, pris à Madame Le Pen, repris par la droite, puis par le pitoyable Manuel Valls ou quelques responsables, hélas, du PS à la dérive, et maintenant, usé jusqu’à la corde, par le gouvernement LREM.

J’informe M. Darmanin et sa meute d’insulteurs en cadence, que je ne suis ni islamiste – dois-je vraiment le prouver ? – ni gauchiste. Je rappelle au passage que ce dernier terme, popularisé par Lénine en 1920, désigne une «maladie infantile du communisme» qui menace ceux qui refusent le parlementarisme. Accusation un peu comique donc, un siècle plus tard, contre un député qui ne revendique que davantage de droits pour le Parlement !

Discours obsédant

S’indigner que l’on tire au fusil sur une mosquée et des fidèles, défendre une laïcité qui ne soit pas à géométrie variable, considérer que les lois actuelles permettent déjà de lutter contre la progression du fanatisme religieux mais que les services de l’Etat manquent de personnels et de moyens pour remplir cette mission, affirmer que l’affaiblissement de la République sociale et des services publics est le terreau de l’islamisme, s’opposer au discours obsédant venu de l’extrême droite contre les musulmans, ce serait donc là être «islamo-gauchiste» ?

Le ministre Darmanin doit cesser cette musique dangereuse qui travestit en suspects tous nos concitoyens musulmans, ou supposés l’être. Ils ne réclament pourtant qu’une chose, vivre en paix et en République sans être confondus avec les islamistes meurtriers qui ont endeuillé trop de fois notre pays.

Il est temps d’en finir avec ces propos détestables et infamants, au nom de la concorde nationale ou, c’est la même chose, de l’idéal de laïcité.

Ma tribune dans Libération

Séparatismes : « Le macronisme nous fait courir le risque d’accélerer “l’archipélisation” d’un pays toujours plus divisé »

Séparatismes : « Le macronisme nous fait courir le risque d’accélerer “l’archipélisation” d’un pays toujours plus divisé » Featured

Le député La France Insoumise (LFI) Alexis Corbière critique, dans une tribune au « Monde », le projet de loi « contre les séparatismes », qu’il juge inefficace et dont il estime les « conséquences délétères » pour les millions de musulmans en France.

L’attaque contre les anciens locaux de Charlie Hebdo et ses deux victimes nous rappellent cruellement que la lutte contre le fanatisme religieux et l’islamisme radical ne doit jamais être relâchée. Le président de la République a jusqu’ici choisi de réserver sa parole mais il prononcera vendredi 2 octobre un discours sur le « séparatisme » et une loi sera présentée dans la foulée.

On s’étonnera, quand une partie de la majorité crie à l’urgence d’agir, que cette loi ne soit ensuite débattue à l’Assemblée nationale qu’à la fin de 2021. Mais les mêmes approuveront un calendrier qui leur permettra de faire traîner le débat pour occuper plus longtemps l’espace médiatique.

Qu’est-ce que ce « séparatisme » ? Pour Emmanuel Macron, « la volonté de ne pas vivre ensemble, de ne plus être dans la République, et au nom d’une religion, l’islam, en la dévoyant ». Pour le ministre de l’intérieur, « les “principaux séparatistes” en France sont les islamistes radicaux » et notamment «ceux qui pratiquent la taqiya, c’est-à-dire la dissimulation : qui par l’islam politique, qui par une sorte d’entrisme qui ne dit pas son nom, essaient de changer la vie de nos concitoyens et d’imposer leurs vues».

Comment démontrer la fourberie condamnable ?

Contre le risque terroriste en général, et celui de l’islamisme radical en particulier, pas moins de 28 lois ont été adoptées depuis 30 ans pour renforcer l’arsenal répressif. Chaque fois, l’objectif affiché était de développer le renseignement, de surveiller les lieux de culte, les associations, les clubs sportifs, de repérer les pôles de radicalisation, de développer des veilles numériques sophistiquées pour cibler les individus qui pourraient passer à l’acte, etc.

Cet attirail législatif, critiquable sur beaucoup de points, a peut-être pu éviter des attentats – ce dont il faut se féliciter – mais c’est souvent l’insuffisance de moyens humains qualifiés qui a empêché que les terroristes soient repérés et neutralisés avant qu’ils passent à l’action. Mais, le projet de loi « séparatisme » entend agir sur un autre terrain.

Même si nous en ignorons actuellement les détails, plusieurs déclarations publiques de ses artisans autorisent déjà quelques réflexions. Il s’agirait donc de lutter contre la dissimulation. Toute conscience républicaine, attachée au droit, mesure la difficulté. Comment juger non des actes mais des intentions dissimulées ? Comment démontrer la fourberie condamnable ? Comment ne pas sombrer dans le délit d’intention ? Qui ne comprend pas le risque d’une prochaine « loi des suspects » ?

Le thème d’une impuissance de l’Etat

Le gouvernement veut agir contre ceux qui « veulent imposer leur vue » à d’autres, on imagine par la contrainte ou la manipulation mentale. Disons-le plus simplement : contre le fanatisme religieux et les pratiques sectaires, en particulier celles issues de l’islam. Mais alors, pourquoi réduit-il si drastiquement les moyens de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) qui est aujourd’hui menacée de disparition ?

Les promoteurs ministériels du futur projet de loi agitent le thème d’une impuissance de l’Etat face aux pratiques obscurantistes d’écoles musulmanes hors contrat. Mais la loi Gatel de 2018, dont se félicitait il y a peu de temps encore le ministre de l’éducation nationale, ne permet-elle pas précisément de les fermer ?

Pourquoi aussi sous-entendre que l’on ne peut pas fermer des lieux de culte, alors que 15 au moins l’ont été ces trois dernières années, dont une majorité n’était d’ailleurs pas musulmane ? La grande loi laïque de 1905, qui reste d’une brûlante actualité, ne contient-elle pas déjà de rigoureuses dispositions en matière de police des cultes ?

Pour une égalité de traitement

Faut-il rappeler au passage qu’elle est d’ailleurs régulièrement malmenée par les gouvernement successifs et qu’en raison du Concordat, elle ne s’applique toujours pas sur l’ensemble du territoire national ? Concernant le contrôle des flux de financements étrangers douteux de certains lieux de culte, possiblement liés à des réseaux terroristes, pourquoi ne pas rappeler que c’est précisément la mission de Tracfin depuis 1990 ?

Est-il bien sérieux de vouloir légiférer parce que dans certains clubs sportifs on ne se doucherait plus tout nu, mais trop souvent, aux yeux du ministre de l’intérieur, avec un maillot ? Est-il crédible de dénoncer la non-mixité d’une poignée de clubs sportifs de Seine Saint-Denis, quand on finance avec l’argent public des écoles privés catholiques sous contrat qui font de la non-mixité un projet pédagogique pour les enfants de la bonne bourgeoisie des Hauts-de-Seine ? Qui, d’ailleurs, dénoncera les clubs privés sélects de l’oligarchie française où, à quelques mètres des Champs Elysées, les femmes sont encore interdites ? Ce qui préoccupe dans le 93 doit-il être toléré dans les beaux quartiers de la capitale ?

Enfin, si nous sommes tous d’accord pour dénoncer que des médecins délivrent d’abjects certificats de virginité, est-il possible de savoir combien sont attribués chaque année et si cette pratique détestable est en augmentation ou en voie de disparition ?

Un risque d’accélerer « l’archipélisation »

Qu’attend le gouvernement pour publier le bilan des Cellules départementales contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR) présentes dans 83 départements ? Est-il possible d’avoir, sur ces sujets, un débat sérieux et rationnel basé sur des faits, des chiffres et des études partagées plutôt que le spectacle et le « buzz » de ministres à la recherche permanente du sensationnalisme, sur le dos de toujours les mêmes personnes : nos concitoyens de confession musulmane vivant dans les quartiers populaires.

Cette stratégie gouvernementale qui encourage la défiance de masse est irresponsable. Notre pays n’a pas besoin d’une loi des suspects sans efficacité concrète contre l’islamisme radical et les fanatiques meurtriers, mais aux conséquences délétères pour plusieurs millions de nos concitoyens, lassés d’être les victimes d’une vindicte confuse et malsaine.

En agitant la société sur des sujets ultra minoritaires qui développent une suspicion majoritaire, le macronisme nous fait courir le risque d’accélerer « l’archipélisation » d’un pays toujours plus divisé.

Le creusement des inégalités, de la précarité, la dégradation de l’école, de l’hôpital et de tous les services publics, le Covid et ses terribles conséquences sanitaires et sociales, la crise démocratique qu’atteste une abstention de plus en plus forte, tous les maux qui ravagent nos départements populaires et en particulier la Seine Saint-Denis ne suffisent-ils pas ?

A contrario, qui ne voit pas prospérer le « séparatisme » des riches, de moins en moins liés au reste de la collectivité nationale, refusant la mixité sociale, vivant dans l’entre-soi confortable de leurs quartiers fermés, de leurs villégiatures de luxe et de leurs très chères écoles ou cliniques privées ?

Le remède aux ferments de l’éclatement social ne peut consister dans la gesticulation politicienne contre un « séparatisme » aux contours aussi flous. La République ne peut être confondue avec une politique du soupçon.

Ma tribune dans Le Monde

Matinale LCI

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Aujourd’hui, j’étais l’invité d’Elizabeth Martichoux dans sa matinale LCI. Nous avons pu revenir sur les grands thèmes d’actualité du moment, à commencer par les annonces du Ministre de la Santé, Olivier Véran, quant à la crise covid.

Nous avons débuté avec les seuils des territoires situés en zone rouge, dans lesquels les restrictions seront désormais plus importantes, comme par exemple à Marseille, où les bars et les restaurants devront fermer à partir de lundi prochain. J’ai rappelé que Jean-Luc Mélenchon avait été raillé lorsqu’il avait exprimé sa crainte d’une 2ème vague. Or, il apparaît que l’hôpital public commence de nouveau à être sous tension. Après avoir été malmené par des politiques visant à faire des économies sur son dos, il devient urgent de réouvrir des lits, recruter des soignants et retrouver notre capacité de production de matériel médical. La planification est nécessaire !

La situation tendue dans les hôpitaux publics lors de cette crise COVID19 est la caisse de résonance des mauvais coups portés à l’hôpital public par les gouvernements précédents et le gouvernement Macron ! Ne l’oublions pas !

Par la suite, j’ai été interpellé sur le sujet du séparatisme et notamment ce fameux projet de loi que le gouvernement doit présenter en décembre. J’ai expliqué que nous devions avant tout défendre la loi de 1905 et notamment ses deux premiers articles qui consacrent la liberté de culte et garantissent que la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Je suis pour être ferme vis-à-vis de tous les fanatiques religieux, dont les islamistes, par contre je ne suis pas pour créer un climat de suspicion generalisee. La formulation de séparatisme ne veut rien dire.

La loi permet déjà le contrôle et la fermeture de certaines écoles soupçonnées de dérives sectaires. Il faut en revanche pouvoir appliquer ces lois donc recruter des personnels pour réaliser ces contrôles ! Des moyens doivent être donnés au service public. De plus, j’estime que Gérald Darmanin doit expliquer quel est le problème de manière précise, qu’il nous donne des chiffres pour avoir un débat rationnel !

Matinale France Info

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J’étais ce matin l’invité de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia dans leur matinale sur France Info TV et Radio pour parler de la rentrée spéciale qui vient de se dérouler du fait de la covid-19, de la Seine-Saint-Denis et de la situation politique.

J’ai d’abord rappelé que, concernant la crise covid-19, avec mes camarades de la France insoumise, nous réclamons deux choses depuis plusieurs mois : la gratuité des masques est plus que jamais nécessaire, ainsi que l’augmentation de la capacité des tests. »

En Seine-Saint-Denis, le taux de positivité est plus élevé que la moyenne nationale, or, ce département a déjà beaucoup souffert pendant la première vague du fait que de nombreuses personnes soient notamment des travailleurs précaires et bien souvent en première ligne et dans l’impossibilité d’avoir recours au télétravail.

« En parallèle, à Bagnolet et Montreuil, le rectorat continue de fermer des classes : ce sont 7 qui ont été fermées à cette rentrée. Je le dis solennellement, M. Blanquer ne fermez pas de classes et notamment en Seine-Saint-Denis ! »

Sur la France insoumise et la possible candidature de Jean-Luc Mélenchon en 2022, j’ai ensuite expliqué que les 2 mois prochains seront un temps de discussion au sein du mouvement mais aussi avec d’autres forces politiques afin que Jean-Luc prenne sa décision. Mélenchon possède un rayonnement qui permet d’agréger les personnes autour de notre programme et il est connu au sein des quartiers populaires.

« Pas de divisions artificielles et pas d’union superficielle. » Voilà ma ligne en ce qui concerne les discussions avec d’autres forces politiques. C’est une question d’efficacité. »

Enfin, sur la question du projet de loi sur le séparatisme du gouvernement, j’ai répété que seule la loi de 1905 devait être notre ligne : elle garantit la liberté de culte, la liberté de conscience mais elle interdit aussi que de l’argent public soit destiné aux associations cultuelles.