Etre à la hauteur

Depuis hier soir, comme chacun d’entre nous, j’ai été saisi d’effroi en apprenant la violence cruelle et inédite qui frappait des habitants de Paris et de Saint-Denis. Dans toute la France et au-delà des frontières, je pense que nous avons tous été en communion à cet instant. L’horreur est là. En le découvrant, on est d’abord abasourdi. Puis, on pense immédiatement aux amis peut être en danger en ses lieux qui sont si familiers pour tous les parisiens. Et ensuite, on pense à ce qu’il faut faire, maintenant, demain…

Les faits sont terribles. Le nombre vertigineux et bouleversant de morts (128 !) sur le territoire de la métropole est inédit dans notre histoire nationale. Bien sûr, nous pensons aussi spontanément aux victimes de la rédaction de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher en janvier dernier. Mais, il y a fort à parier que demain ne reproduira pas ce qui s’est passé en réaction à ces assassinats. Une page nouvelle, jamais vécu, s’ouvre sans doute.

Cette nuit, en ciblant des quartiers populaires, à des heures de grandes affluences, en assassinant de manière indistincte plus d’une centaine de nos concitoyens, les assassins ont voulu frapper au cœur de ce qui constitue notre Nation. L’heure est grave, mais, il ne faut céder à aucune perte de sang-froid ni simplification qui seraient indécentes. D’ores et déjà, de belles manifestations de solidarité de nos concitoyens (nombreux par exemple à s’exprimer avec dignité sur les réseaux sociaux, à donner leur sang, etc..) témoignent que notre peuple se montre à la hauteur.

Mon camarade Jean-Luc Mélenchon et le secrétariat national du Parti de Gauche ont fait deux déclarations que je porte à la connaissance des lecteurs de ce blog. Elles ont trouvé les mots justes dans lesquels je me reconnais pleinement.

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Jean Luc Mélenchon : 

Résister à la haine et à la peur que les assassins veulent incruster en nous

Qu’il est douloureux, ce froid qui monte dans les os quand on vit des moments comme celui-ci dans Paris, sachant la souffrance des autres, retenus en otages et sentant la mort rôder, blessés transis, familles des morts sidérées et déchirées. De là où nous sommes chacun, nous leur tenons la main. Sur les lampions de la fête, dans les bars et les lieux de gaieté vidés, une bise d’angoisse passe. Je vois sur mon écran de télé ce que les navettes de voitures à gyrophares en bas de ma rue me font deviner. Nos gens armés courent à l’assaut des assassins. Eux s’exposent face à des criminels qui, de leur côté, ne s’attaquent qu’à des malheureux sans défense pris par surprise. Cette lâcheté dit toute l’identité des abrutis sanglants qui sont à l’œuvre du côté des meurtriers. Le cœur saigne avec celui de malheureux exposés à l’hyperviolence de cette nuit. À cette heure, toute querelle s’interrompt. Je forme le vœu que nul ne s’abandonne à la vindicte et conserve sa capacité de discernement. Je forme le vœu que nos responsables gouvernementaux aient tous les moyens d’agir comme ils le souhaitent. Et que nous soyons tous capables de résister à la haine et à la peur que les assassins veulent incruster en nous.

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Secrétariat national du PG : 

A l’horreur, opposons la force de la République

La France vient d’être de nouveau victime d’attaques terroristes abominables. Ce matin comme tout le pays nous sommes en deuil. Nous pensons à toutes les victimes de ces lâches et sommes solidaires de leurs proches. Nous saluons les forces de police et d’armée, les pompiers, les services de secours et de santé qui agissent depuis hier soir sans relâche et la solidarité très forte qui s’est spontanément manifestée.

Viendra le temps des analyses et des solutions à proposer. Ce jour, par respect pour les victimes et nos concitoyens, ce n’est pas le moment d’en dire plus.

Comme en janvier dernier, réaffirmons à ces misérables fascistes que la France ne leur fera le cadeau ni de céder à la peur ni de renier ses principes.

Ils s’attaquent à la République, opposons-leur la Liberté, l’Egalité et la Fraternité…