Appel pour un rassemblement citoyen en Région Ile-de-France

Voilà une démarche nouvelle, au diapason de ce qu’il se passe en Espagne avec nos amis de Podemos et que je soutiens pleinement. Si vous en partagez les objectifs et la méthode je vous demande de vous associer. Pour cela vous trouverez le lien à la fin de l’appel. D’ores et déjà plusieurs centaines de signataires en Ile-de-France ont répondu et nous allons atteindre les mille très prochainement.

Ces appels citoyens se multiplient dans toutes les régions de France. Celui qui je publie ici a été rédigé pour la région Ile-de-France :

Nous, citoyen-ne-s, militant-e-s associatifs, syndicalistes et politiques, souhaitons contribuer à lancer un rassemblement citoyen en région Ile-de-France à partir des Régionales de décembre 2015. On décide sans nous et contre nous à tous les niveaux de pouvoir. Nous ne nous résignons pas à voir notre pays, comme tous les autres pays européens, s’enfoncer dans la catastrophe sans réagir. La politique d’austérité menée par le gouvernement est un désastre économique et social. Elle dégrade les conditions de vie et est incapable de répondre à l’impératif écologique. Elle se fait sans les citoyen-ne-s, contre les citoyen-e-s, sème du désespoir, du repli sur soi et fait le lit de l’extrême-droite. Il n’y a pourtant aucune fatalité à cela ! Nous pouvons contribuer à construire une alternative.

Nous voulons tourner la page de la 5ème République qui concentre les pouvoirs entre les mains de quelques-uns, agissant sans contrôle et faisant le bonheur d’une minorité au détriment de l’intérêt général. Avec la réforme territoriale et l’instauration de la Métropole du Grand Paris, les citoyen-ne-s seront tenu-e-s encore plus à distance des lieux de décisions. La concurrence entre les territoires sera aggravée pour le bonheur des spéculateurs et les inégalités seront renforcées.

Citoyen-ne-s, citoyens, nous devons reprendre notre souveraineté en main pour réinventer les solutions aux urgences sociales, économiques et écologiques !

Des élections régionales auront lieu en décembre 2015. Prouvons qu’un chemin d’espoir et de victoire est possible comme viennent de le montrer Syriza en Grèce ou les listes convergences citoyennes soutenues par Podemos en Espagne. Cela implique de nous rassembler dès à présent autour d’objectifs communs : solidarité, écologie, démocratie.

Avec les collectifs citoyens en lutte, avec les salarié-e-s et précaires mobilisé-e-s pour l’emploi, en s’appuyant sur les initiatives qui font entendre une même aspiration à reprendre ses affaires en main, nous mettons la démocratie et l’implication citoyenne au cœur de notre démarche.

Nous organiserons des consultations populaires à chaque fois que nécessaire ; les discussions ne devant pas être réservées aux seuls partis politiques nous les mettons en débat dans des assemblées citoyennes pour co-élaborer un code éthique des candidat-e-s et élu-e-s (prévoyant notamment le non cumul des mandats, la révocabilité…) ; le projet, le programme ; et co-construire la liste des candidats en articulation avec les partis politiques qui soutiendront la démarche.

Le temps est en effet venu d’un large mouvement citoyen et populaire rassemblant également l’ensemble des forces politiques qui s’opposent à la politique du gouvernement (Front de Gauche, EELV, le NPA, Nouvelle Donne, les socialistes dissidents…) pour gagner et ouvrir la voie à une société plus juste, plus solidaire, plus écologiste.

C’est aussi le meilleur moyen pour à la fois empêcher la droite et l’extrême droite de diriger notre région et de s’opposer à l’application de la politique du gouvernement.

Appel pour un rassemblement citoyen aux élections régionales en Île-de-France

Ainsi, nous pourrons mener une autre politique dans notre région :

  • Engageons un ré aménagement du territoire visant à lutter contre les inégalités, renforcer au contraire les coopérations, réduire les distances domicile-travail, pour une mixité d’activités dans chaque bassin de vie (emploi, logement, services publics), résistant aux plans de suppressions d’emplois touchant des entreprises privées comme publiques sur tous nos territoires,
  • Soutenons la relocalisation des productions, les circuits courts et la coopération pour permettre un emploi de qualité et sauvegarder l’écosystème, aucune aide aux entreprises ne doit se faire sans critères sociaux et écologiques stricts, limitons le travail dominical et nocturne aux secteurs où il est socialement utile.
  • Planifions la transition écologique pour une activité humaine respectueuse de l’environnement par la défense des terres agricoles et le soutien à une agriculture paysanne de proximité ; par le développement des transports publics partout et pour toutes et tous, l’extension de la gratuité, pour des alternatives au « tout voiture » et au « tout camion » car il n’y a aucune fatalité à la pollution ; contre les projets d’extraction d’huile de schiste, par une lutte contre l’envahissement et l’omniprésence publicitaire ; par l’engagement résolu dans une démarche francilienne zéro déchet. Changeons le système, pas le climat !
  • Développons les services publics et les biens communs, et mobilisons-nous contre les coupes budgétaires, le Grand Marché Transatlantique et la privatisation des équipements publics; luttons contre les politiques de récession en matière de santé et de protection sociale imposées notamment par l’ARS, empêchons les fermetures de CPAM, contribuons à promouvoir et développer le logement social sur tout le territoire francilien et l’hébergement d’urgence, développons les régies publiques de l’eau, défendons une politique culturelle émancipatrice pour toutes et tous.
  • Défendons l’école publique en donnant les moyens financiers nécessaires aux lycées publics et en supprimant définitivement toute aide facultative aux lycées privés dans le respect et l’application de la laïcité.
  • Renforçons le mouvement associatif et syndical, en garantissant son autonomie par des subventions pérennes, et des locaux dans les quartiers et les zones d’activité, au service de l’implication citoyenne et de l’éducation populaire.
  • Engageons une politique régionale en faveur de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, de lutte contre les violences faites aux femmes, de l’accès aux droits et de l’accessibilité universelle, de lutte contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme, de sexisme et de LGBTphobies et de lutte contre toutes les discriminations et notamment les contrôles au faciès,
  • Opposons-nous aux Grands Projets Inutiles et Imposés, comme Europa City dans le triangle de Gonesse, le projet de port containers d’Achères, le projet de nouvelle usine d’incinération d’Ivry, le grand stade de Rugby d’Evry, le projet de Central Park de la Courneuve…, etc.
  • Refusons la politique d’austérité imposée par le gouvernement : la Région doit exiger les sommes dues dans le cadre du transfert de compétence. Région riche, elle doit davantage recourir à l’emprunt au service d’investissements utiles socialement et écologiquement responsables pour être un véritable bouclier social qui prépare pour toutes et tous un avenir meilleur.Citoyennes, citoyens, syndicalistes, acteurs associatifs, militants ou non des forces politiques qui veulent participer à la construction de cette démarche :
  • Signons et faisons signer l’appel sur http://www.rassemblementcitoyenidf.fr/
  • Retrouvons-nous dans des assemblées citoyennes sur nos territoires, dans nos entreprises et dans notre département au début du mois de juin pour engager ensemble les échanges et travailler sur notre programme pour les élections régionales
  • Impulsons des assemblées représentatives, et participatives, à l’échelle départementales et régionales pour construire ensemble notre démarche à l’échelle de la Région Ile-de-France.  C’est pourquoi en France le dirigeant PS Henri Weber a publié il y a quelques jours dans Libérationune tribune fielleuse contre Jean-Luc Mélenchon. Après tant d’autres, c’est  presque monotone. Allons à l’essentiel. Que nous dit Weber en conclusion de ses ergotages ? Que Mélenchon « souhaite sincèrement détruire le PS (…). Mais il est plus doué pour la destruction que pour le construction ».D’une telle débâcle quelle explication ? « Mélenchon ! » nous dit Weber. Mais Mélenchon et les siens ont mieux à faire qu’à détruire les ruines du PS. Ils ont permis l’émergence d’une force politique nouvelle depuis 2009. En attestent les 11% des suffrages rassemblés il y a 3 ans, soit 4 millions de voix. Qu’importe à Weber cette masse restée rassemblée comme l’atteste avec régularité les enquêtes d’opinion pour 2017. Qu’importe le renouveau de la doctrine écosocialiste qu’incarne l’homme du 18 mars 2012, retour sur la place de la Bastille de cette gauche des catacombes qui s’étaient perdue de vue et se retrouvait. Tant de hargne interroge. Pourquoi ça, pourquoi Weber ?Pour que Weber soit en paix avec sa conscience, il faut coûte que coûte que notre entreprise échoue. Rien de grand, rien de neuf ne doit émerger à gauche. Podemos ? Syriza ? Impossible chez nous, nous dit l’expert ! C’est là, le caractère le plus malsain de la démarche de nos anciens. Si c’est lui qui se colle au bashing contre Mélenchon, après avoir déjà pourri Besancenot, c’est que, fatigué, blasé, et revenu de tout, il veut encore monnayer les cendres de la braise éteinte : « Ta Révolution, gamin, cela ne peut pas marcher. J’ai essayé crois moi, on ne peut pas y arriver ! Et puis tes chefs sont mauvais, agressifs, louches, etc… » Banal remix du « c’était mieux avant » et « il faut bien que jeunesse se passe ». « Un homme à la mer, on passe à l’ordre du jour » disait Léon Trotsky, maitre à penser de Weber il y a 35 ans, à propos des déserteurs du combat. Moins cruellement je recommande le respect dû aux anciens car la cause qu’ils affichaient était plus grande que leur personne. Mais il faut quand même passer à l’ordre du jour.  Cette tribune a été publiée aujourd’hui dans le quotidien Libération (daté du mercredi 3 juin). Cliquer ici pour la lire.
  • La vérité est que notre indicible espoir maintenu dans la possibilité d’un monde meilleur est leur mauvaise conscience et nos succès sont leurs défaites… Nous agissons. Ils tirent à vue. Dans le dos. Mais nous sommes déjà hors de portée des pétoires dérisoires du siècle passé. Mélenchon est notre passerelle avec le monde de la nouvelle gauche à construire.
  • Weber est un des symboles d’une génération dont la dégénérescence politique est un des nombreux obstacles qui bloquent la recomposition du courant populaire progressiste en France. Leur bonne insertion dans les mondanités du système médiatique les rend spécialement encombrant. Comment faire un pas sans tomber sur leur pouvoir de nuisance ? Leur titre de gloire, la source de leur autorité : ils sont les grands-pères de la fameuse révolution de 1968 celle ou 10 millions de travailleurs en grève sombrent dans l’anonymat derrière un monôme d’étudiants que ces messieurs sont censés incarner. Des héros très fatigués. Né dans l’action révolutionnaire, de la LCR pour Weber, de l’anarchisme pour Cohn Bendit, du maoïsme pour July et quelques autres ces hommes et quelques femmes ont banalement renié leur jeunesse. Giono disait : il faut avoir été anarchiste à vingt ans pour avoir encore assez d’altruisme a trente et s’enrôler sapeur-pompier volontaire. On découvre que cela vaut pour les pompiers du système. Ceux-là font du zèle. On se tromperait en croyant qu’ils défendent tout simplement leur confort matériel comme tant de baby-boomers rangés de voitures. Non. Eternels adolescents ils n’en finissent plus de renâcler contre leur surmoi révolutionnaire. Il prend la figure fantasmée de Jean Luc Mélenchon. Un prétexte.
  • Qui dira ceci à Weber : quel que soit notre souhait collectif ou individuel, le PS se détruit très bien tout seul, comme un grand, sans l’aide de personne. Comment Weber « chargé des questions européennes » pourrait-il l’ignorer ? Aux dernières élections européennes de juin 2014, les listes PS qu’il soutenait activement ont obtenu les suffrages de seulement 5,6 % des électeurs inscrits ! Près de 95 % d’entre eux n’ont pas voté pour le PS qui concentrait pourtant encore tous les pouvoirs politiques, du département jusqu’au sommet de l’Etat. Un rejet constant depuis 2012 du bilan de MM. Hollande et Valls. Peut-être aussi, sait-on jamais, de celui des 10 années de Weber à Strasbourg siégeant dans un groupe « socialiste » dont la moitié des membres gouvernent leur pays avec la droite comme est d’ailleurs cogéré le parlement européen lui-même.
  • Un spectre hante l’Europe sociale-libérale : le spectre des succès de Syriza, Podemos et ceux qui veulent s’en inspirer. Toutes les puissances de cette vieille Europe se sont unies pour traquer tout germe de contagion.
  • 3 juin 2015 – Mélenchon : la mauvaise conscience d’Henri Weber