Hier soir, à l’occasion de l’émission On ne va pas se mentir sur I Télé, animée par Audrey Pulvar, le tête de liste Les Républicains pour les élections régionales à Paris, M. Pierre-Yves Bournazel, a fondu un fusible en direct, en me rétorquant subitement « Est-ce que vous pouvez la fermer deux secondes ? ». Décidément, le style c’est l’homme.
Il n’acceptait pas que je remette en cause son affirmation comme quoi les plus riches s’en vont sitôt que l’on envisage la moindre réforme fiscale pour plus de justice sociale. Premièrement, beaucoup d’études démontrent que les raisons des départs (donc le pic fut de 35 000 personnes en 2011) ne sont pas majoritairement fiscales. Deuxièmement, pour éviter ce type de « fuites » je suis favorable à ce que nous adoptions un système fiscal équivalent à celui des Etats-Unis où le contribuable paye des impôts, à la hauteur de ce qu’il devrait payer s’il résidait dans son propre pays, quel que soit le lieu où il a décidé de vivre. Bref, je suis surtout pour refuser d’accepter que des gens, parce qu’ils sont parmi les plus riches mais qu’ils en veulent toujours plus, se comportent en délinquant fiscal.
Bournazel a le droit d’être en désaccord avec mes idées et celles que nous portons dans le débat public avec Jean-Luc Mélenchon. Le contraire serait d’ailleurs inquiétant. Mais il n’a pas le droit de me manifester autant de morgue assez symptomatique du comportement de ces petits marquis de la droite parisienne, cumulant plusieurs mandats, défendant selon les époques des choses contradictoires, et n’ayant eu finalement dans la vie pour seule activité professionnelle que d’avoir été collaborateur d’élu avant d’être élu, et ainsi de suite faisant ainsi prospérer les pires comportements du personnel de la Ve République.
Simplement, monsieur Bournazel doit admettre que le propre d’un débat est d’accepter que votre contradicteur vous coupe un peu la parole ou vous repousse un peu dans vos retranchements. C’est la loi du genre. Le principe de ce type de rendez-vous. Sans quoi ce genre d’émission ne serait plus que l’addition aseptisée de quatre monologues ronflants. Ce n’est pas ma conception de ce que l’on appelle un « débat », mais une « écoute ».
Enfin pour conclure, je ne voudrais pas, qu’à l’heure où des salariés en danger sont traités comme des délinquants, sous les applaudissements ravis d’une poignée d’importants finalement sans importance, certains représentants de la droite, galvanisés par ce climat de revanche, n’aient plus que la suffisance et l’arrogance pour seul comportement vis à vis de mes amis et de tous ceux qui représentent mon courant de pensée. M. Bournazel doit l’accepter, tout comme face au gouvernement, face à la droite, nous n’avons pas prévu de la fermer. Bien au contraire.
En conclusion, la vérité est que j’ai peu de goût pour les combats de coqs. Surtout quand j’ai face à moi un poulet de bassecour.