Après les honteuses et stupides déclarations de Pierre Gattaz, Président du Medef, dans Le Parisien qui attribuaient au FN de fausses propositions sociales, afin de mieux insulter l’histoire de la gauche française et Jean-Luc Mélenchon en particulier, le Front National a publié le Communiqué suivant :
(Extrait) « Dans notre programme, il n’y a pas de retour de la retraite à 60 ans mais une retraite pleine lorsqu’on a cotisé 40 ans. Il n’y a pas non plus de hausse de 200 euros du SMIC mais une baisse des cotisations sociales des bas salaires compensés par une hausse de 3% des taxes à l’importation. Monsieur Gattaz se réjouit à chaque baisse des cotisations des entreprises mais ne semble pas apprécier une baisse des cotisations pour les salariés. (…) Point par point, nous pouvons réfuter les critiques de Pierre Gattaz devant nos compatriotes. Nous lui demandons donc de cesser les jets de pierre effectués à bonne distance et lui proposons de venir débattre avec les économistes du Front National de notre programme économique (…). »
Au moins c’est clair. Le FN n’est pas social, c’est lui-même qui le dit dans son communiqué. Cela confirme ce que j’ai déclaré dans différents médias et sur RMC aux Grandes Gueules en particulier. Non, le programme du FN ne peut être comparé à celui du Front de Gauche qui lui a un vrai programme de rupture. Non, le FN n’est pas pour le retour de la retraite à 60 ans. Non le FN ne propose pas une autre répartition des richesses entre le capital et le travail. Non, il ne propose pas une augmentation du SMIC, ni une augmentation des salaires. Sa seule proposition fumeuse vise une nouvelle fois à baisser les cotisations sociales des entreprises, « compensées » ensuite par une hypothétique taxe à l’importation.
Pour les grands patrons, c’est le jackpot ! Les impôts, l’argent public seront utilisés pour leur éviter de mieux répartir les bénéfices et les richesses produites par les salariés. La frange des patrons réactionnaires en rêvaient, le Fn le propose. On comprend pourquoi le FN veut débattre avec le Medef pour « réfuter » les propos de Pierre Gattaz. C’est pourquoi d’ailleurs le Medef du Nord a rencontré Marine Le Pen il y a deux jours. D’un certain point de vue, ils ont raison de se fréquenter. Ils sont faits pour s’entendre. Fondamentalement, le projet économique du FN n’est qu’un capitalisme autoritaire, où les inégalités sont maintenues, où les syndicats sont affaiblis, sans aucun droit nouveau pour les salariés dans les entreprises, où les dividendes perçus par les actionnaires sont protégés malgré qu’ils aient augmenté de + 30 % l’an passé, les gros salaires scandaleux des grands patrons sont à l’abri, etc….
Personne ne doit être berné. Le FN est profondément antisocial et les déclarations de Gattaz sont en réalité du pain bénit pour la bande à Le Pen. La fausse opposition FN/Medef n’est qu’un théâtre d’ombres, un attrape nigaud pour consciences embrumées. Finalement, plus de le Medef grogne avec des arguments réactionnaires contre l’extrême droite, plus le Fn apparaît comme un parti opposé au grand patronat, alors qu’en vérité il veut en être le doberman utile pour demain. Il postule à être celui qui peut capter une partie des catégories populaires pour leur faire gober qu’il ne faut pas changer notre système économique. Il est aussi celui qui affirme avoir la poigne pour maintenir l’actuel ordre social si injuste, en divisant les français entre eux… Peut-être qu’aujourd’hui la majorité du Medef n’en voit pas l’utilité, mais demain ? Toute l’histoire de l’extrême droite démontre que quand l’extrême droite arrive au pouvoir, elle oublie ses envolées sociales de tribunes, pour devenir le gourdin du grand capital financier.
C’est cela dont le FN veut convaincre M. Gattaz : « vous avez besoin de nous, nous sommes vos vrais amis ».
Tout cela est exactement le contraire de ce que nous proposons avec Jean-Luc Mélenchon.