Nous traversons un moment historique, crucial, d’une grande importance pour l’avenir du projet européen et aussi pour l’avenir démocratique ou non que nous voulons construire en France. Indiscutablement, il y aura un avant et un après la séquence politique que nous sommes en train de traverser. J’appelle donc chacun à la plus grande vigilance intellectuelle.
Gare aux manipulations et aux réécritures de l’histoire. De plus, les meurtres infects et intolérables, commis par des fanatiques au service d’une bande de maffieux prétendument nommé Etat Islamique suscitent une légitime angoisse. Mais gardons l’esprit en éveil. Je répète, ce qui se passe en Grèce est de la plus haute importance. Et d’ailleurs, il existe un lieu entre les deux évènements : aucun des grands désordres du monde ne pourra être réglé sous les ordres de ceux qui les ont provoqués, ceux qui ne recherchent que le profit au mépris des peuples.
Les ultras libéraux sectaires qui conduisent la politique économique de l’UE (confortablement logés au FMI, la BCE et dans l’Eurogroupe, avec hélas le soutien du gouvernement français), malgré leurs échecs répétés veulent infliger une humiliation politique au Peuple grec afin que sa résistance à l’austérité ne soit pas source d’inspiration dans d’autres pays d’Europe. Toutes les potions d’austérité infligées depuis 2010 à la Grèce n’ont rien produit de positif et pire n’ont fait que creuser la dette, totalement illégitime puisqu’elle n’a jamais profité au peuple, et pourtant, les mêmes responsables de cette crise, veulent aller toujours plus loin dans les souffrances infligées au Peuple Grec.
C’est pourquoi le nouveau gouvernement grec, qui a pourtant fait preuve de bonne volonté, a raison de dire « non » à l’ultimatum que l’on veut lui infliger et d’en appeler au peuple. C’est lui le vrai souverain, pas les marchés financiers. Honte à tous ceux qui prêtent la main à cette tentative de Coup d’Etat financier ! Honte à la France qui laisse faire, et pire même qui cautionne ces actes ! Honte à M. Michel Sapin, Ministre des finances français, d’avoir toléré que le Ministre des finances grec se voit refusé l’accès la réunion de l’Eurogroup samedi ! D’où vient d’ailleurs la légitimité de cette interdiction ? Nulle part, elle est illégale. En Europe, il n’y a ni propriétaires, ni invités. Fondamentalement, le Peuple français a les mêmes intérêts que le peuple grec qui est un peuple ami, coeur même de la civilisation méditerrannéenne. Les deux doivent donc pleinement, main dans la main, défendre leur souveraineté nationale et populaire. Plus que jamais, il est temps de se montrer solidaire de ce dernier et de son courageux gouvernement.
Pour mieux comprendre les raisons de la convocation du référendum le 5 juillet, je vous propose d’écouter Alexis Tsipras (ses propos sont traduits en français). Vous trouverez ci-après le communiqué du Parti de Gauche.
Leçon de Grec : c’est au peuple de décider
En décidant de convoquer un référendum, le gouvernement d’Alexis Tsipras vient de donner une leçon de démocratie à toute l’Europe. Malgré des propositions concrètes du côté d’Athènes, l’ultimatum posé par l’Union Européenne a en effet pour unique but d’humilier et déshonorer le gouvernement de Syriza et de dissuader tout peuple de résister.
Le premier ministre Alexis Tsipras tient ainsi ses engagements de respect de la souveraineté populaire. Il montre qu’il n’y a pas de fatalité à se soumettre sans résistance aux diktats des politiques austéritaires imposées par la troïka contrairement au précédent gouvernement de droite.
Il tranche avec la soumission dont a fait preuve le gouvernement français et François Hollande. Où était, cette semaine, le soutien à Tsipras que nous avait promis François Hollande ?