La Seine-Saint-Denis n’est pas une salle de conférence de presse !
Le Président Macron était « en visite » en Seine-Saint-Denis pour y annoncer des mesures à destination des jeunes. Avant lui, six ministres se sont rendus dans le département au cours des derniers mois. Et déjà le 31 octobre 2019, une partie du gouvernement s’était déplacée à Bobigny pour y dévoiler « un grand plan pour la Seine-Saint-Denis ». À chaque fois ou presque, élus locaux et parlementaires sont prévenus la veille au soir : manière peu élégante de les tenir éloignés de ce qui pourtant les concerne.
Ces visites officielles se suivent et se ressemblent. A chaque fois, un constat est partagé : ce département souffre, les moyens y manquent. Puis, des mesures sont annoncées… sans aucun effet concret.
Cela fait dix mois que les députés insoumis ont réclamé un plan d’urgence pour ces jeunes : en vain !
Cette fois encore, la promesse présidentielle est digne d’un slogan publicitaire : « 1 jeune, 1 solution ! ». Mais avant cela, encore faudrait-il d’abord que le gouvernement s’assure que « 1 jeune = 3 repas par jour » !
La pandémie plonge la jeunesse dans la détresse et la précarité. Des milliers d’étudiants, et parfois même de lycéens, ont recours à l’aide alimentaire pour se nourrir. Cela fait dix mois que les députés insoumis ont réclamé un plan d’urgence pour ces jeunes : en vain !
Même chose dans les établissements scolaires : alors que les difficultés s’accumulent depuis le confinement et que les enseignants absents sont difficilement remplacés, le gouvernement prévoit encore de fermer des classes à la rentrée prochaine et de supprimer des postes dans le 2nd degré. Nous réclamons au contraire des moyens supplémentaires pour rattraper les retards accumulés et en finir avec les inégalités scolaires : en vain !
Emmanuel Macron a voulu profiter de ce déplacement pour visiter un centre de vaccination mis en place par la CPAM de la Seine-Saint-Denis. Là encore, c’est oublier que son gouvernement a fermé des agences de la Caisse primaire d’assurance maladie dans le département, et que plusieurs sont encore menacées aujourd’hui. A Montreuil par exemple, je dénonce depuis plusieurs années les fermetures intempestives de la seule agence CPAM de la ville : en vain !
Même chose pour la vaccination : alors que la Seine-Saint-Denis est l’un des départements les plus meurtris par l’épidémie de covid-19, il est également l’un des moins vaccinés à ce jour. Ici, 2,5% de la population a reçu une dose du vaccin, c’est quasiment deux fois moins qu’à Paris. Nous demandons l’ouverture des brevets sur les vaccins pour multiplier la production et protéger les populations les plus exposées : en vain !
Par-delà les mots, le Président de la République est donc vite rattrapé par l’incapacité de son gouvernement à agir contre les inégalités sociales, urbaines, scolaires, économiques et sanitaires qui frappent la Seine-Saint-Denis.
Ce département n’est pas une tribune pour des conférences de presse présidentielles ou gouvernementales : s’agiter n’est pas agir et nous attendons donc autre chose que des promesses vaines et des slogans publicitaires.
Ce soir, je suis intervenu dans l’hémicycle pour défendre la position de la France insoumise lors du débat sur le projet de loi principes républicains.Vidéo de mon discours et extraits :
Aucun régime politique durable ne s’imposa jamais dans le coeur des peuples par la force, mais toujours par l’amour de ses principes. Oui, tout républicain doit agir constamment pour faire aimer la Republique et donc ses principes fondateurs. Cette tâche de conviction ne peut pas être une succession de vexations et de suspicions envers certains de nos concitoyens et leurs associations cultuelles, au nom d’une complaisance, finalement jamais démontrée, avec des actes terroristes.
Où est la recherche de l’adhésion du citoyen, qui devrait passer par le renforcement de droits acquis ou l’acquisition de nouveaux droits dans votre texte quand, par exemple, un tiers des articles renforcent les dispositifs de contrôles ?! Etrange paradoxe : rarement nos gouvernements successifs ne se sont autant réclamés, jusqu’à l’ivresse des mots, de la République et de la laïcite, et jamais leurs politiques ne s’en sont autant éloignées !
Si la République a de vrais ennemis armés, notamment ceux qui l’attaquent au nom d’un islamisme politique violent et obscurantiste, il n’y pas qu’eux qui s’arment contre elle, l’extrême droite aussi veille ! La République a aussi de faux amis qui ne cessent de parler bruyamment en son nom mais qui la détruisent de l’intérieur, notamment au nom de politiques ultra libérales qui creusent les inégalités sociales et font douter de la République…
La nature a horreur du vide, idem en politique. Or, quand la République recule, le vide politique et social laissé se remplit progressivement de règles autres que les lois, qui ne bâtissent plus du commun mais qui enferment le citoyen. C’est vous, via ce texte, qui faites le lien entre des pratiques confessionnelles rigoristes et les attentats. Pour que le débat qui s’ouvre ne soit pas l’occasion d’un grand déversoir de propos intolérants, il faut préciser les mots. Liberté, Egalité, Fraternité telle est notre devise nationale. Une République démocratique, sociale et laïque comme l’affirme notre Constitution depuis 1946. Ces trois principes avancent ensemble : si vous en oubliez un, les deux autres n’ont plus aucun sens.
Où est la République démocratique quand le pouvoir se concentre comme jamais entre les mains d’un monarque présidentiel élu tous les 5 ans ? Quand la grande majorité de nos concitoyens ne vient plus voter aux élections intermédiaires ? Où est la République sociale quand notre pays compte bientôt 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit 15 % de la population et que ce nombre effrayant continuer à augmenter ? Condition de la liberté de conscience, du droit de croire et de ne pas croire, la laïcite garantie la liberté de culte, et bien sûr aussi le droit de critiquer ces cultes, certes.
La laïcite, après des siècles d’alliance néfaste entre le pouvoir temporel et spirituel est donc la stricte séparation entre l’Etat, chose commune à tous, et les Eglises. Clin d’oeil de l’Histoire, son acte de naissance est « un séparatisme ». L’Etat doit donc veiller à assurer sa neutralité et celle de ses représentants, ses fonctionnaires et donc des élus. Mais la laïcité doit laisser les citoyens tranquilles, qui n’ont pas à respecter les mêmes principes de neutralité. La Laïcité n’est ni l’athéisme, ni l’anticléricalisme d’Etat, attitude encore plus odieuse quand elle est le prétexte d’acharnement de la part d’une laïcité mal comprise envers un culte et de complaisance envers d’autres.
En conséquence enfin, parce qu’ils sont distinctement séparés l’un de l’autre, l’Etat républicain n’a à financer aucun culte. Où est la grande laïcité de 1905 ? piétinée ! Votre laïcite est à géométrie variable ! Voilà la paradoxe que vous nous présentez : vous appelez aux « Respect des Principes Républicains » dans les intitulés de votre PJL… vous les piétinez dans vos politiques économiques et sociales et ne comprenez pas ce que doit être la laïcité. Votre texte n’est finalement qu’un mélange confus de mesures exprimant un état d’esprit entre affichages et fichage. Votre texte est prolixe sur des points depuis longtemps déjà interdits par la loi ! Votre texte est silencieux et sans courage devant des terribles problèmes qui s’aggravent, comme le chômage, la dégradation des services publics, la précarité ou l’affaiblissement de notre système de santé public ! Enfin, votre texte est aussi suspicieux contre un culte et contre les associations cultuelles qui l’organisent ! J’ai nommé les Musulmans.
Nous devrions aider le milieu associatif plutôt que de le pointerdu doigt ! C’est lui souvent le dernier réseau de liens républicains. Pourquoi vouloir les contraindre à adopter une charte qui sera sans doute d’une efficacité douteuse. Les associations cultuelles seront davantage contrôlées et, pour parler clairement, suspectées. Cela visera quasi exclusivement les associations du culte musulman qui devront s’organiser de façon plus « démocratique », exigence pleine de condescendance. L’esprit de la loi de 1905 est une vision libérale des religions, de libre organisation du culte. Pourquoi allons nous donc demander à des associations cultuelles de s’organiser différemment ? Vous étendez ensuite les possibilités de dissolution administrative sans passer par la justice. Cela nous pose fondamentalement problème ! Oui parfois il faut condamner, mais c’est à la justice de le décider ! C’est une mesure liberticide !
La loi de 1905 sera affaiblie alors que vous vous en réclamez. Les « biens de rapports » ouvrent la porte à une évolution inacceptable des associations cultuelles qui pourront ainsi changer de nature et perdre leur unique fonction de 1905 ! Vous vous réclamez de 1905, vous ne manquez pas d’humour ! Vous dites même que le Président de la République est le premier défenseur de la laïcité… Je ne le crois pas et, vous aurez beau vous réclamer d’Aristide, votre texte n’est pas « Briand » ! Je me permets de rappeler ici l’art. 19 de cette loi 1905, qui dit que « les associations ont pour objet exclusivement l’exercice d’un culte » et non la gestion d’un bien sans lien avec ce culte. Or, les biens de rapport le permettront !
Nos amendements veulent définir une République en actes. D’ailleurs, je ne sais pas combien d’entre eux seront rejetés: c’est incompréhensible que vous refusiez de discuter certains de nos amendements notamment ceux qui renforcent la MIVILUDES ! Il y a un grand absent dans ce texte: c’est celui évoqué par le Pdt de la République lors du discours des Mureaux : la « ghettoïsation du pays » ! Ces mots forts qui devraient nous amener à agir, cette dimension est totalement absente du texte. Ce texte est d’abord inutile dans la lutte contre le terrorisme, et vous l’assumez ! Ce texte ne permettra pas non plus au dispositif Pharos de voir ses éléments renforcés pour lutter contre la haine en ligne !
Enfin, le grand absent de ce texte est le séparatisme qui mine ce qu’est le fondement la République : c’est le séparatisme scolaire ! Nos enfants ne vont plus dans les mêmes écoles selon leur milieu social ! Cette menace pèse sur la République ! Jamais nos écoles n’ont été aussi inégalitaires. Il faut agir très vite contre ce séparatisme scolaire : la concentration sociale des plus favorisés dans certains quartiers et les plus pauvres dans d’autres ! Les écoles privées sont financées depuis 1959 sur l’argent public, cela coûte 12 milliards d’euros par an au contribuable ! 20% des recettes de l’impôt sur le revenu sert à financer cette concurrence au service public ! Cela doit cesser ! Ce séparatisme scolaire touche aussi nos élites : en 1950, parmi les élèves de l’ENA, HEC et l’ENS, 30% étaient issus des milieux défavorisés. Aujourd’hui ils ne sont plus que 9%. Même ces écoles sont la caisse de résonnance des inégalités.
Il faut faire de l’ecole publique une école conquérante. Faire en sorte par exemple qu’en Seine-Saint-Denis, lorsqu’un enseignant est absent, il est immédiatement remplacé ! Garantir qu’il y ait du soutien scolaire, etc… Il faut abroger la loi Carle et la loi Blanquer, qui créent un effet d’aubaine pour l’école privée ! Par ex. la loi Blanquer a obligé la ville de Bagnolet, commune la plus endettée de France, à verser 150 000€ supplémentaires à l’école privée ! Nous devons aussi mettre fin aux écoles hors-contrat. Je privilégie l’école publique mais je comprends la vexation des familles qui ont choisi l’Instruction En Famille et qui se trouvent embarquées dans un texte ayant pour but la lutte contre l’islamisme politique. Nous proposons de renforcer aussi les contrôles dans les familles IEF avec au moins deux controles par an. Le Ministre Blanquer s’inquiète qu’il y ait des dérives sectaires parfois mais il ne donne pas les moyens pour réaliser les contrôles !
Nous devrions abroger les déductions fiscales dont bénéficient les associations cultuelles ! Nous n’avons pas à financer par argent public le Culte. Ce n’est pas dans la loi de 1905 ! Selon Thomas Piketti, cela représente 200 millions d’euros. De plus, il est temps de mettre fin au Concordat d’Alsace-Moselle qui est une aberration anti laïque ! Cela coûte chaque année 60 millions d’euros d’argent public. C’est un vrai scandale ! La loi, la même pour tous, partout !
Nous estimons que les élus doivent donner l’exemple de la neutralité religieuse… Les élus és qualité ne doivent pas, selon nous, participer à des cérémonies religieuses ! Il est aussi urgent de lutter contre le séparatisme des riches, c’est celui-là qui nous coûte cher ! Nous proposions le rétablissement de l’ISF et l’impôt universel, c’était de vraies mesures sociales ! Ce texte ne se situe donc pas dans la continuité de ceux qui défendent la loi de 1905 c’est cela le problème, vous affaiblissez 1905 ! Ce qui monte au contraire dans le pays n’est pas une volonté de séparation mais de réparation !
Oui c’est au nom du respect des principes républicains que nous défendrons nos amendements. Nous pensons que ce n’est pas rendre service à la République que d’utiliser des mots qui nous sont chers on institue en quelque sorte une loi des suspects ! Dans un pays où le questionnement de ce pourquoi et comment nous faisons Nation est aussi fort, si c’est un discours de haine et de xénophobie qui l’emporte, alors vous rendrez un bien mauvais service à la République !
J’ai interrogé le gouvernement afin de savoir quelles mesures d’urgence sociale il prévoyait de mettre en place pour faire face à la crise du covid 19, et plus particulièrement sur un territoire concentrant déjà de nombreuses inégalités, la Seine-Saint-Denis.
« La crise sanitaire COVID19 a engendré une crise sociale dévastatrice. Et, comme toujours, les inégalités s’en trouvent aggravées : si certains s’en sortent sans fracas, d’autres paient le prix fort. »
Le Député Alexis Corbière a interpellé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, sur la dégradation des conditions d’enseignement dans les établissements scolaires publics de la Seine-Saint-Denis. Lire la suite
Le Député Alexis Corbière a interpellé le Secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, sur le délitement du service public de l’aide sociale à l’enfance en Seine-Saint-Denis. L’ASE ne peut rester en l’état, les enfants ne doivent pas être les sacrifiés des politiques de restrictions budgétaires. Il se joint à la colère des agents, des juges et des familles concernées. Lire la suite
Ce jeudi 17 janvier, le Député Alexis Corbière a accompagné une délégation de parents d’élèves et de l’équipe pédagogique du collège Politzer de Montreuil au rectorat à Bobigny. Lire la suite
Alexis Corbière, député de la Seine-Saint-Deniss a répondu aux questions d’Elizabeth Martichoux, dans sa matinale RTL. Suite au drame survenu les jours précédents en Seine-Saint-Denis (le décès d’un adolescent de Bagnolet, dans une rixe au Lilas), il a longuement parlé des moyens manquants dans le département.
Ensuite, il a été interrogé sur le « coup de gueule » du député LFI François Ruffin dans l’hémicycle ainsi que sur les départs d’Emmanuel Morel et de Marie-Noëlle Lienemann du PS. Lire la suite
Le député de la France insoumise Alexis Corbière était l’invité de Elizabeth Martichoux pour sa matinale sur RTL. Ils ont notamment abordé les thèmes suivants : la réunion entre le premier ministre Edouard Philippe et les parlementaires de la Seine-Saint-Denis (du 26 septembre) ainsi que de Manuel Valls, qui se présente à la Mairie de Barcelone. Lire la suite
Le Député de la France insoumise Alexis Corbière s’est rendu ce jour au rassemblement contre la fermeture de trois Trésoreries dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Alexis Corbière s’est donc mobilisé contre ce démantèlement du service public, aux côtés d’autres élus et d’usagers.
Au même endroit, devant la Préfecture de Bobigny des parents d’élèves ainsi que des personnels enseignants de collèges et lycée de la Seine-Saint-Denis s’étaient aussi rassemblés pour s’opposer à la suppression de 1000 contrats aidés dans l’académie de Créteil, sans compensation de postes. Alexis Corbière leur a ainsi apporté tout son soutien dans leur combat pour la préservation d’un enseignement de qualité pour l’école publique.
M. Alexis Corbière alerte M. le ministre de l’éducation nationale sur le manque de moyens matériels et humains dans les établissements scolaires de l’Académie de Créteil – notamment dans le département de la Seine-Saint-Denis – et plus généralement sur l’ensemble du territoire national. Lire la suite