Alexis Corbière

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Laïcité : Alexis Corbière, foi d’insoumis

Laïcité : Alexis Corbière, foi d’insoumis Featured

Retrouvez mon portrait dans Libération

Le député LFI, chargé de représenter son groupe dans les débats sur le projet de loi «séparatisme», défend une stricte séparation des Eglises et de l’Etat et se désole de l’étiquette «islamogauchiste» associée à son parti.

L’apparence est trompeuse : Alexis Corbière est souvent rangé dans la bandedes durs. Le député de Seine-Saint-Denis parle et rigole fort. Le rugbyman sait aussi mordre : il peut exploser, comme lors de la perquisition au siège de La France insoumise, et connaît toutes les combines politiques sur le bout des doigts. Une autre vérité surgit lorsqu’on s’approche un peu. L’admirateur deMichel Sardou a un côté tendre. Les polémiques piétinent son petit coeur. Le martyr raconte souvent ses douleurs avec une petite voix. Il vit mal les conflits. Ces derniers mois, il a été rangé dans le tiroir des «islamogauchistes» avec ses copains insoumis. Une accusation qui le fait vriller. Elle est née après la participation de LFI à une marche organisée par de nombreux mouvements, notamment
le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF),pour lutter contre les actes antimusulmans. Alexis Corbière prend une voix grave pour sa défense : «Je ne suis ni islamiste ni gauchiste.»

Le gouvernement lui donne l’occasion de se faire entendre. Le projet de loicontre le «séparatisme» est examiné au Palais-Bourbon. Le député de Seine-Saint-Denis a été nommé chef de bande des insoumis. Il mène la baston encommission et dans l’hémicycle. La question de la stratégie du mouvement a été débattue : déposer des centaines d’amendements ou débattre sur le texte proposé par le gouvernement ? Ils ont opté pour le second choix. Le momentest important. Ils souhaitent prouver à la foule leur vérité. Alexis Corbière résume :
«Il suffit de chercher dans les archives, si l’un de nos détracteurs trouveun seul mot, une seule entorse à la laïcité dans notre camp. Nous sommes pour la séparation des Eglises et de l’Etat, de toutes les Eglises et de l’Etat.»

Le député a un point commun avec Jean Moulin : il a ouvert les yeux à Béziers, la ville de l’Hérault aujourd’hui dirigée par Robert Ménard. Uneenfance banale. Un petit pavillon, deux grands frères, une mère aide-laborantine et un père comptable. Le Tout-Puissant est présent à domicile.Alexis Corbière, l’enfant de choeur, rompt avec la religion au lycée. Lapolitique prend le relais. Elle arrive par les événements et la rue : il défend Mandela et s’oppose au projet de loi Devaquet, sur la sélection à l’université.Dans la foulée, le jeune militant met un pied au Parti socialiste. Il tombe sous le charme de Jean-Luc Mélenchon et dans les bras de Raquel Garrido. Le«papa poule» (il a trois filles) partage toujours sa vie avec eux. La chroniqueuse de Cyril Hanouna le surnomme «George Clooney» : l’amour rend aveugle.

Alexis Corbière est fidèle à Jean-Luc Mélenchon. Pas un mot de travers enpublic, même lorsque le candidat à la présidentielle loupe un virage. Il portesa parole dans toutes les circonstances. Les brouilles sont rares ; les points communs nombreux. Ils aiment les grandes dates du passé, notamment laRévolution française – Alexis Corbière le «jacobin» a longtemps enseigné l’histoire dans un lycée professionnel. Les différences existent aussi. Le chef Mélenchon ne craint pas les ruptures ; le natif de Béziers, lui, tente toujours de recoller les morceaux à la moindre friction.
Les députés marcheurs qui ont croisé sa route ces derniers jours le dessinent comme ça : le dialogue est possible sur un sujet explosif.
«Je suis un peu surpris, il n’est pas totalement démagogique et il écoute nos arguments. On pensait que les insoumis feraient ensorte de pourrir le débat, mais le pourrissement vient de la droite qui est dans la surenchère»,
explique l’un d’eux.

Posé dans la salle de presse de l’Assemblée nationale, Alexis Corbière a de petits yeux. Les débats sont longs et les nuits courtes. Le député pousse pour la fin du régime concordataire en Alsace-Moselle. Il revient sur une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’automne. Le quinquagénaire était en compagnie de son jeune collègue Adrien Quatennens. Une longue discussion sur la laïcité : «On lui a dit que nous sommes favorables au contrôle des finances des lieux de culte et à l’exemplarité des élus de la République. C’est toujours intéressant de parler avec Gérald Darmanin. Parfois il monte dans les tours mais il sait être précis, contrairement à MarlèneSchiappa [ministre déléguée à la Citoyenneté, ndlr] qui ne connaît pas la nuance et qui est sans cesse à la recherche de la polémique.»
L’ancien professeur se désole. Il espérait que le projet de loi serve à trouver des solutions pour lutter contre le terrorisme en proposant un nouveau chemin à la jeunesse et aux écoles en souffrance. Il se retrouve à défendre les femmes voilées quiaccompagnent leurs «mômes» en sortie scolaire.

«Traitement égal»
Un bout de la gauche, notamment socialiste, guette les insoumis du coin de l’oeil depuis cette fameuse marche. Un député rose :
«Je ne dis pas que les insoumis ne sont pas dans le camp des laïcs. Le problème, c’est qu’ils mettent tous les musulmans dans le camp des victimes et cela aggrave les fractures existantes.» Des mots qui agacent Alexis Corbière. L’insoumis demande «seulement» un «traitement égal»
pour toutes les religions. Le député admet aussi que son regard a changé depuis son élection de l’autre côté du périphérique :
«On parle toujours des femmes voilées, parce que c’est toujours plus facile de s’attaquer aux femmes et de regarder les choses de loin. Mais lorsque tu arrives dans un quartier et que tu croises une femme voilée qui participe à la vie culturelle, éducative et associative, tu lui demandes de rentrer chez elle parce qu’elle porte un voile ?»

Alexis Corbière, désir de rouge
L’admirateur de Michel Sardou aime raconter les anecdotes. Il se souvient d’un échange entre les élus de Seine-Saint-Denis et le préfet. C’était l’été dernier, quelques jours après les élections municipales. Alexis Corbière a demandé le nombre exact de listes «communautaires» dans le département. La réponse : aucune. «Je ne dis pas que ça n’existe pas ici ou là, argue-t-il,
mais mon téléphone a sonné durant toute la campagne, la presse me posait des questions et je ne savais pas trop quoi répondre. Je ne voyais pas de listes communautaires dans ma circonscription, donc forcément je passais pour un menteur ou un naïf.»
Une manière de dire que les étiquettes dans le dos ne sont pas simples à arracher. On n’oublie pas que le tendre aime aussi en coller.

Concordat d’Alsace-Moselle : « 1905 est une loi de liberté et d’émancipation bonne pour tous. Il est temps que ce principe s’applique partout! »

Concordat d’Alsace-Moselle : « 1905 est une loi de liberté et d’émancipation bonne pour tous. Il est temps que ce principe s’applique partout! » Featured

Le régime concordataire, créé par Bonaparte et toujours en vigueur en Alsace et en Moselle, qui reconnaît, organise et finance certains cultes sur fonds publics, n’est-il pas aujourd’hui un archaïsme dans une France laïque ? « L’Obs » a sollicité l’avis du député Alexis Corbière (LFI).

Le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle ont été allemands de 1871 à 1918. De ce demi-siècle, la région a conservé une législation en partie distincte de celle du reste de la France : deux jours fériés de plus, une meilleure couverture maladie, etc. Mais le particularisme juridique le plus connu
est le maintien du Concordat instauré par le Premier consul Bonaparte, pas encore Napoléon Ier, en 1801. En vertu de ce régime, les prêtres et les pasteurs – ainsi que les rabbins depuis 1830 – sont des fonctionnaires rémunérés par l’Etat.

Lorsqu’en 1905 la loi de séparation des Eglises et de l’Etat abroge ce système, l’Alsace-Moselle, alors encore allemande, n’est pas concernée. La laïcité, d’accord, mais laquelle ? (Pour le moment, il y en a eu trois différentes). En 1924, le Cartel des gauches, hostile au clergé, souhaite abolir le Concordat, mais renonce face à la levée de boucliers des catholiques. Ce voeu ancien, déjà inscrit au programme de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles de 2012 et 2017, refait surface à l’occasion du projet de loi sur le « séparatisme ». Il est formulé par Olivier Faure, le premier secrétaire du PS (tollé dans son parti !), mais aussi par les dix-sept députés de La
France insoumise, dont l’un des amendements déclare que la loi de 1905 est «applicable sur l’ensemble du territoire de la République ».
Dans l’exposé des motifs, les élus LFI soulignent que le Concordat coûte près de 60 millions d’euros par an, et regrettent que beaucoup de contribuables « doivent payer pour des cultes qu’ils ne pratiquent pas ou qu’ils réprouvent ». Mais, dans la région, maintenir le statu quo est un souhait bien
ancré. Le débat risque de durer encore longtemps.

Pour Alexis Corbière, « La foi ne peut relever du financement public » Pourquoi vouloir abolir le Concordat d’Alsace-Moselle ? Est-ce si grave qu’il existe un espace en France où la laïcité n’a pas cours ?

Actuellement, certains mots, comme « laïcité », sont tordus et manipulés. Aussi, il faut promouvoir nos principes républicains de façon cohérente : aucun citoyen ne peut revendiquer un particularisme, notamment basé sur sa foi, pour échapper à la loi. La laïcité, c’est la séparation des Eglises et de l’Etat. Pourquoi, dès lors, la refuser dans trois départements comme le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle, où vivent près de 3 millions de personnes ? En plus d’un principe piétiné, ce privilège accordé à certaines religions coûte aux contribuables près de 60 millions d’euros chaque année. Je réclame également la suppression du statut de Charles X [roi de 1824 à 1830] en Guyane, où seul le culte catholique est financé sur fonds publics, ainsi que d’autres exceptions, dans les outremers, notamment à Mayotte. L’Alsace- Moselle a conservé d’autres particularité : sécurité sociale avantageuse, jours fériés, etc.

Toucher au Concordat ne risque-t-il pas de remettre en cause ces
acquis sociaux ?

Non, les acquis que vous évoquez sont issus du droit bismarckien, différents du Concordat napoléonien de 1801. Et ces droits sociaux avantageux s’appliquent à tous les citoyens de ces départements. Le Concordat,
lui, ne concerne pas toutes les religions : seuls les prêtres, les pasteurs et les rabbins sont payés par les deniers publics. Sont « oubliés » les 100 000 musulmans d’Alsace-Moselle. Fidèle à 1905, je propose de ne financer aucun culte. Après la guerre de 14-18, le sujet pouvait être sensible, mais on est un siècle plus tard, bon sang ! Je m’étonne surtout que certains de mes contradicteurs invoquent une exception au nom de la tradition ou du droit local. A ce compte, n’importe qui pourra proclamer « Moi aussi, j’ai mon histoire, ma tradition, ma religion spécifique », et revendiquer de ne plus respecter la loi de 1905.

N’y a-t-il pas d’autres priorités politiques en 2021 que l’abolition du Concordat ?

Sans doute, mais c’est le gouvernement qui organise un débat sur son projet de loi fumeux concernant le « séparatisme », dans lequel il veut notamment conforter certains aspects de ce statut d’exception. C’est donc l’occasion d’en reparler. 1905 est une loi de liberté et d’émancipation bonne pour tous. Elle garantit la liberté de conscience et donc la liberté de culte. Dès lors, la foi est une affaire privée, qui ne peut relever du financement public. Il est temps que ce principe s’applique partout, pour tous.

Propos recueillis par T. N.

La République sociale, démocratique et laïque est un combat que nous mènerons jusqu’au bout !

La République sociale, démocratique et laïque est un combat que nous mènerons jusqu’au bout ! Featured

Ce soir, je suis intervenu dans l’hémicycle pour défendre la position de la France insoumise lors du débat sur le projet de loi principes républicains.Vidéo de mon discours et extraits :

Aucun régime politique durable ne s’imposa jamais dans le coeur des peuples par la force, mais toujours par l’amour de ses principes. Oui, tout républicain doit agir constamment pour faire aimer la Republique et donc ses principes fondateurs. Cette tâche de conviction ne peut pas être une succession de vexations et de suspicions envers certains de nos concitoyens et leurs associations cultuelles, au nom d’une complaisance, finalement jamais démontrée, avec des actes terroristes.

Où est la recherche de l’adhésion du citoyen, qui devrait passer par le renforcement de droits acquis ou l’acquisition de nouveaux droits dans votre texte quand, par exemple, un tiers des articles renforcent les dispositifs de contrôles ?! Etrange paradoxe : rarement nos gouvernements successifs ne se sont autant réclamés, jusqu’à l’ivresse des mots, de la République et de la laïcite, et jamais leurs politiques ne s’en sont autant éloignées !

Si la République a de vrais ennemis armés, notamment ceux qui l’attaquent au nom d’un islamisme politique violent et obscurantiste, il n’y pas qu’eux qui s’arment contre elle, l’extrême droite aussi veille ! La République a aussi de faux amis qui ne cessent de parler bruyamment en son nom mais qui la détruisent de l’intérieur, notamment au nom de politiques ultra libérales qui creusent les inégalités sociales et font douter de la République…

La nature a horreur du vide, idem en politique. Or, quand la République recule, le vide politique et social laissé se remplit progressivement de règles autres que les lois, qui ne bâtissent plus du commun mais qui enferment le citoyen. C’est vous, via ce texte, qui faites le lien entre des pratiques confessionnelles rigoristes et les attentats. Pour que le débat qui s’ouvre ne soit pas l’occasion d’un grand déversoir de propos intolérants, il faut préciser les mots. Liberté, Egalité, Fraternité telle est notre devise nationale. Une République démocratique, sociale et laïque comme l’affirme notre Constitution depuis 1946. Ces trois principes avancent ensemble : si vous en oubliez un, les deux autres n’ont plus aucun sens.

Où est la République démocratique quand le pouvoir se concentre comme jamais entre les mains d’un monarque présidentiel élu tous les 5 ans ? Quand la grande majorité de nos concitoyens ne vient plus voter aux élections intermédiaires ? Où est la République sociale quand notre pays compte bientôt 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit 15 % de la population et que ce nombre effrayant continuer à augmenter ? Condition de la liberté de conscience, du droit de croire et de ne pas croire, la laïcite garantie la liberté de culte, et bien sûr aussi le droit de critiquer ces cultes, certes.

La laïcite, après des siècles d’alliance néfaste entre le pouvoir temporel et spirituel est donc la stricte séparation entre l’Etat, chose commune à tous, et les Eglises. Clin d’oeil de l’Histoire, son acte de naissance est « un séparatisme ». L’Etat doit donc veiller à assurer sa neutralité et celle de ses représentants, ses fonctionnaires et donc des élus. Mais la laïcité doit laisser les citoyens tranquilles, qui n’ont pas à respecter les mêmes principes de neutralité. La Laïcité n’est ni l’athéisme, ni l’anticléricalisme d’Etat, attitude encore plus odieuse quand elle est le prétexte d’acharnement de la part d’une laïcité mal comprise envers un culte et de complaisance envers d’autres.

En conséquence enfin, parce qu’ils sont distinctement séparés l’un de l’autre, l’Etat républicain n’a à financer aucun culte. Où est la grande laïcité de 1905 ? piétinée ! Votre laïcite est à géométrie variable ! Voilà la paradoxe que vous nous présentez : vous appelez aux « Respect des Principes Républicains » dans les intitulés de votre PJL… vous les piétinez dans vos politiques économiques et sociales et ne comprenez pas ce que doit être la laïcité. Votre texte n’est finalement qu’un mélange confus de mesures exprimant un état d’esprit entre affichages et fichage. Votre texte est prolixe sur des points depuis longtemps déjà interdits par la loi ! Votre texte est silencieux et sans courage devant des terribles problèmes qui s’aggravent, comme le chômage, la dégradation des services publics, la précarité ou l’affaiblissement de notre système de santé public ! Enfin, votre texte est aussi suspicieux contre un culte et contre les associations cultuelles qui l’organisent ! J’ai nommé les Musulmans.

Nous devrions aider le milieu associatif plutôt que de le pointerdu doigt ! C’est lui souvent le dernier réseau de liens républicains. Pourquoi vouloir les contraindre à adopter une charte qui sera sans doute d’une efficacité douteuse. Les associations cultuelles seront davantage contrôlées et, pour parler clairement, suspectées. Cela visera quasi exclusivement les associations du culte musulman qui devront s’organiser de façon plus « démocratique », exigence pleine de condescendance. L’esprit de la loi de 1905 est une vision libérale des religions, de libre organisation du culte. Pourquoi allons nous donc demander à des associations cultuelles de s’organiser différemment ? Vous étendez ensuite les possibilités de dissolution administrative sans passer par la justice. Cela nous pose fondamentalement problème ! Oui parfois il faut condamner, mais c’est à la justice de le décider ! C’est une mesure liberticide !

La loi de 1905 sera affaiblie alors que vous vous en réclamez. Les « biens de rapports » ouvrent la porte à une évolution inacceptable des associations cultuelles qui pourront ainsi changer de nature et perdre leur unique fonction de 1905 ! Vous vous réclamez de 1905, vous ne manquez pas d’humour ! Vous dites même que le Président de la République est le premier défenseur de la laïcité… Je ne le crois pas et, vous aurez beau vous réclamer d’Aristide, votre texte n’est pas « Briand » ! Je me permets de rappeler ici l’art. 19 de cette loi 1905, qui dit que « les associations ont pour objet exclusivement l’exercice d’un culte » et non la gestion d’un bien sans lien avec ce culte. Or, les biens de rapport le permettront !

Nos amendements veulent définir une République en actes. D’ailleurs, je ne sais pas combien d’entre eux seront rejetés: c’est incompréhensible que vous refusiez de discuter certains de nos amendements notamment ceux qui renforcent la MIVILUDES ! Il y a un grand absent dans ce texte: c’est celui évoqué par le Pdt de la République lors du discours des Mureaux : la « ghettoïsation du pays » ! Ces mots forts qui devraient nous amener à agir, cette dimension est totalement absente du texte. Ce texte est d’abord inutile dans la lutte contre le terrorisme, et vous l’assumez ! Ce texte ne permettra pas non plus au dispositif Pharos de voir ses éléments renforcés pour lutter contre la haine en ligne !

Enfin, le grand absent de ce texte est le séparatisme qui mine ce qu’est le fondement la République : c’est le séparatisme scolaire ! Nos enfants ne vont plus dans les mêmes écoles selon leur milieu social ! Cette menace pèse sur la République ! Jamais nos écoles n’ont été aussi inégalitaires. Il faut agir très vite contre ce séparatisme scolaire : la concentration sociale des plus favorisés dans certains quartiers et les plus pauvres dans d’autres ! Les écoles privées sont financées depuis 1959 sur l’argent public, cela coûte 12 milliards d’euros par an au contribuable ! 20% des recettes de l’impôt sur le revenu sert à financer cette concurrence au service public ! Cela doit cesser ! Ce séparatisme scolaire touche aussi nos élites : en 1950, parmi les élèves de l’ENA, HEC et l’ENS, 30% étaient issus des milieux défavorisés. Aujourd’hui ils ne sont plus que 9%. Même ces écoles sont la caisse de résonnance des inégalités.

Il faut faire de l’ecole publique une école conquérante. Faire en sorte par exemple qu’en Seine-Saint-Denis, lorsqu’un enseignant est absent, il est immédiatement remplacé ! Garantir qu’il y ait du soutien scolaire, etc… Il faut abroger la loi Carle et la loi Blanquer, qui créent un effet d’aubaine pour l’école privée ! Par ex. la loi Blanquer a obligé la ville de Bagnolet, commune la plus endettée de France, à verser 150 000€ supplémentaires à l’école privée ! Nous devons aussi mettre fin aux écoles hors-contrat. Je privilégie l’école publique mais je comprends la vexation des familles qui ont choisi l’Instruction En Famille et qui se trouvent embarquées dans un texte ayant pour but la lutte contre l’islamisme politique. Nous proposons de renforcer aussi les contrôles dans les familles IEF avec au moins deux controles par an. Le Ministre Blanquer s’inquiète qu’il y ait des dérives sectaires parfois mais il ne donne pas les moyens pour réaliser les contrôles !

Nous devrions abroger les déductions fiscales dont bénéficient les associations cultuelles ! Nous n’avons pas à financer par argent public le Culte. Ce n’est pas dans la loi de 1905 ! Selon Thomas Piketti, cela représente 200 millions d’euros. De plus, il est temps de mettre fin au Concordat d’Alsace-Moselle qui est une aberration anti laïque ! Cela coûte chaque année 60 millions d’euros d’argent public. C’est un vrai scandale ! La loi, la même pour tous, partout !

Nous estimons que les élus doivent donner l’exemple de la neutralité religieuse… Les élus és qualité ne doivent pas, selon nous, participer à des cérémonies religieuses ! Il est aussi urgent de lutter contre le séparatisme des riches, c’est celui-là qui nous coûte cher ! Nous proposions le rétablissement de l’ISF et l’impôt universel, c’était de vraies mesures sociales ! Ce texte ne se situe donc pas dans la continuité de ceux qui défendent la loi de 1905 c’est cela le problème, vous affaiblissez 1905 ! Ce qui monte au contraire dans le pays n’est pas une volonté de séparation mais de réparation !

Oui c’est au nom du respect des principes républicains que nous défendrons nos amendements. Nous pensons que ce n’est pas rendre service à la République que d’utiliser des mots qui nous sont chers on institue en quelque sorte une loi des suspects ! Dans un pays où le questionnement de ce pourquoi et comment nous faisons Nation est aussi fort, si c’est un discours de haine et de xénophobie qui l’emporte, alors vous rendrez un bien mauvais service à la République !

Intervention sur la loi SILT

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Je suis intervenu aujourd’hui sur les prolongations de la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite  » loi SILT « , et qui a introduit dans le droit commun, diverses mesures inspirées de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence.

J’ai expliqué que le groupe parlementaire La France insoumise était contre la prolongation de ces mesures mais, que je tenais à préciser que nous n’étions pas pour désarmer la police ! Bien au contraire, nous sommes pour le renforcement des moyens humains. J’estime nécessaire d’avoir un débat raisonné sur les techniques à utiliser contre le terrorisme.

Matinale Sud Radio

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J’étais l’invité de Patrick Roger et Cécile de Ménibus ce matin sur Sud Radio.

Nous avons commencé par la crise sanitaire covid 19 et le fait que, d’après de nombreux scientifiques notre pays aurait atteint le pic épidémique de cette 2ème vague. J’ai profité de cette occasion pour rappeler que, suite à la 1ère vague, aucune mesure réelle n’a été prise par le gouvernement, aucune planification n’a été mise en oeuvre, ce qui a eu pour conséquences une saturation rapide de nos hôpitaux. Cette crise s’est d’autant plus faite ressentir que nos systèmes d’éducation et de santé publiques ont été affaiblis ces dernières années par des politiques d’économies !

Ensuite, nous avons abordé le thème de la loi Sécurité Globale, qui sera débattue à partir de demain dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale. Cette loi, sous couvert de protéger les policiers, restreindra fortement (voire interdira) les libertés publiques et le droit pour les citoyens, mais aussi les journalistes, de filmer les policiers. Cette loi est aussi une gadgetisation de la surveillance de la société par l’utilisation de drones par exemple. J’ai aussi rappelé que ce dont ont besoin les policiers ce sont des moyens, matériels et humains afin de pouvoir représenter ce service public de qualité que doit être la police !

La loi interdit déjà de menacer un policier ! Diffuser des images de policiers qui font une faute professionnelle en frappant une personne à terre doit être possible. Ce sont des images qui ont prouvé que Cédric Chouviat était mort des suites de violences ! #GrandMatinSudRadio

A la fin de l’interview, j’ai rappelé que Jean-Luc Mélenchon avait atteint les 150 000 parrainages citoyens et qu’il était officiellement candidat à l’élection présidentielle. Pour toutes celles et ceux qui veulent d’ailleurs rejoindre la plateforme Nous Sommes Pour et soutenir ainsi Jean-Luc Mélenchon, vous pouvez le faire en cliquant simplement sur le lien suivant https://noussommespour.fr/

Rassemblement contre la loi Sécurité Globale

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Avec mes collègues de La France insoumise nous étions présents au rassemblement contre la Loi Sécurité Globale devant l’Assemblée Nationale. Des milliers de personnes s’y sont rassemblées, dont de nombreux journalistes, pour montrer leur opposition à cette loi. Le groupe LFI votera contre cette loi liberticide qui restreindra fortement les libertés publiques et instaurera une surveillance généralisée notamment avec l’utilisation des drones !

RMC : Appoline Matin

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J’étais aujourd’hui l’invité d’Appoline de Malherbe ce matin sur RMC Infos pour réagir aux propos du Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin sur les rayons halal et casher dans les supermarchés, qu’il trouvait choquants. Le Ministre a aussi estimé que le capitalisme avait une responsabilité dans le communautarisme.

J’ai donc rappelé que le capitalisme faisait du business avec tout, que là était la réalité. J’ai cité par exemple, le capitalisme français qui continue la vente d’armes à l’Arabie Saoudite alors que ce pays fait la guerre au Yémen. Or, à l’inverse de La France insoumise, M. #Darmanin refuse-t-il ce type de capitalisme avec les dictatures ? Apparemment non !

J’ai par la suite dénoncer les propos de M. Darmanin sur les rayons halal et casher dans les supermarchés. Il n’y a absolument aucun lien imaginable à faire entre l’assassinat d’un enseignant d’Histoire-Géo par un jeune Tchétchène et le fait que des grandes surfaces proposent des rayons de nourriture halal ! La nourriture peut aussi être un vecteur de partage !

Que veut dire Gérald Darmanin sur les rayons hallal ou casher ? Le ministre de l’intérieur pense-t’il vraiment qu’il y a un lien entre l’assassinat d’un enseignant et les rayons hallal et casher dans les magasins ?! Le ministre doit agir et non s’agiter !

Enfin, j’ai rappelé que le problème majeur dans la lutte contre le terrorisme islamiste était le manque de moyens au sein des services de renseignement et dans la police. Pour exemple, le système Pharos ne fonctionne qu’avec 28 fonctionnaires. Le Ministre de l’Intérieur Darmanin annonce des créations de postes dans les services de renseignements suite à l’assassinat. Pourquoi cela n’a-t’il pas été fait avant ? Nous l’avons déjà demandé à plusieurs reprises !

La laïcité, il faut le rappeler, garantit la liberté de conscience et donc la liberté de culte. C’est aussi pas de financement public des religions ! #ApollineMatin

Matinale France Info

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J’étais ce matin l’invité de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia dans leur matinale sur France Info TV et Radio pour parler de la rentrée spéciale qui vient de se dérouler du fait de la covid-19, de la Seine-Saint-Denis et de la situation politique.

J’ai d’abord rappelé que, concernant la crise covid-19, avec mes camarades de la France insoumise, nous réclamons deux choses depuis plusieurs mois : la gratuité des masques est plus que jamais nécessaire, ainsi que l’augmentation de la capacité des tests. »

En Seine-Saint-Denis, le taux de positivité est plus élevé que la moyenne nationale, or, ce département a déjà beaucoup souffert pendant la première vague du fait que de nombreuses personnes soient notamment des travailleurs précaires et bien souvent en première ligne et dans l’impossibilité d’avoir recours au télétravail.

« En parallèle, à Bagnolet et Montreuil, le rectorat continue de fermer des classes : ce sont 7 qui ont été fermées à cette rentrée. Je le dis solennellement, M. Blanquer ne fermez pas de classes et notamment en Seine-Saint-Denis ! »

Sur la France insoumise et la possible candidature de Jean-Luc Mélenchon en 2022, j’ai ensuite expliqué que les 2 mois prochains seront un temps de discussion au sein du mouvement mais aussi avec d’autres forces politiques afin que Jean-Luc prenne sa décision. Mélenchon possède un rayonnement qui permet d’agréger les personnes autour de notre programme et il est connu au sein des quartiers populaires.

« Pas de divisions artificielles et pas d’union superficielle. » Voilà ma ligne en ce qui concerne les discussions avec d’autres forces politiques. C’est une question d’efficacité. »

Enfin, sur la question du projet de loi sur le séparatisme du gouvernement, j’ai répété que seule la loi de 1905 devait être notre ligne : elle garantit la liberté de culte, la liberté de conscience mais elle interdit aussi que de l’argent public soit destiné aux associations cultuelles.

Interpellations du Ministre Julien Denormandie sur le logement, en période d’état d’urgence sanitaire

Interpellations du Ministre Julien Denormandie sur le logement, en période d’état d’urgence sanitaire Featured

J’ai interpellé tout à l’heure, dans l’hémicycle, le Ministre délégué au logement, Julien Denormandie. Ma première question était sur la situation dramatique dans laquelle se retrouvent des milliers de personnes, au niveau de l’hébergement, du fait de la crise covid 19.

En effet, ne pouvant plus payer leur loyer, beaucoup ont été herbergées dans des lieux d’accueil d’urgence. Or le terrain, malgré un état d’urgence sanitaire décrété, les services de l’Etat continuent de fermer de nombreux lieux d’accueil et de couper les crédits les uns après les autres.

« Le scandale de ces mises à la rue doit se terminer ! »

Ainsi, des personnes ayant réussi à obtenir une place en hébergement d’urgence sont rejetées et se retrouvent de nouveau à la rue. L’Etat doit mettre à l’abri sa population et notamment les plus fragiles !

Lors de ma deuxième intervention, j’ai interpellé le gouvernement sur la création d’une aide de l’Etat pour permettre aux locataires de continuer à pouvoir payer leur loyer et donc, d’éviter une explosion des expulsions.

« Lorsque se loger devient un luxe, ce n’est plus un droit. »

J’ai demandé à ce qu’un fonds national soit mis en place puis abondé, afin d’aider les locataires en difficulté. Se loger décemment doit être garanti par l’Etat, comme l’accès à l’eau ou aux soins, à tous les citoyens !

Question au Gouvernement sur la Culture

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J’ai interrogé le Ministre de la Culture Franck Riester, quant à la situation désastreuse dans laquelle se trouve actuellement le secteur de la Culture et les mesures que le gouvernement compte mettre en place.

Depuis le début de la crise du coronavirus, le secteur de la Culture a été durement impacté : salles de spectacles et cinémas fermés, tournages interrompus, festivals annulés, tout est à l’arrêt. Pourtant, ce secteur représente une part du PIB 7 fois supérieur au secteur de l’automobile.

« Certes, le 18 mars vous avez débloqué 22 millions d’euros pour ce secteur mais c’est peu de choses finalement. Rien que le secteur des librairies a besoin de 26 millions d’euros d’aides ! »

Ensuite, j’ai souligné que de nombreux appels et pétitions ont été lancées pour soutenir les artistes et les techniciens intermittents du spectacle dont, notamment, « année noire » et « culture en danger », qui ont déjà récolté plus de 250 000 signatures.

« Votre gouvernement, si connu, depuis 2017 pour valoriser la culture de l’argent, débloquera-t-il de l’argent pour la Culture ? »

Enfin, j’ai rappelé ce que demandent les signataires de ces appels : une « année blanche », c’est-à-dire la prolongation des droits de tous les artistes et techniciens intermittents d’une année de leur indemnisation par l’UNEDIC sur la base 2019 afin de ne pas faire basculer plus encore ces personnes dans la précarité.