Si pour les plus jeunes, il n’est pas encore tout à fait le moment de remettre le cartable sur le dos pour la rentrée des classes, il semble clair que la rentrée politique est déjà engagée. Pour certains, plus qu’une rentrée c’est d’une offensive dont il faut parler. Depuis hier c’est clair, Nicolas Sarkozy, le chef de la droite de ces dix dernières années, repart à la charge sabre au clair pour briser encore plus des conquêtes sociales si chèrement obtenues : remise en cause des 35 heures, suppression de 300 000 postes dans la fonction publique, retraite à 64 ans, etc. J’invite chacun d’entre vous à lire la note de blog de Jean-Luc Mélenchon à ce sujet. Cette capacité réelle de retour de Nicolas Sarkozy, que l’on pensait avoir chassé bel et bien en 2012, est à mettre au triste bilan de François Hollande. Je rappelle aux étourdies que Hollande a été essentiellement élu en 2012 dans un rejet de Sarkozy. Cinq ans plus tard, le désastreux bilan du président sortant semble redonner une nouvelle jeunesse à Sarkozy. Pitoyable.
Face à cette offensive revancharde de la droite, c’est bien une bataille idéologique et sociale de grande ampleur qu’il faut mener en riposte. Elle est dispensable. Les victoires électorales sont toujours précédées par des victoires idéologiques. La droite en sait quelque chose. Pour éviter les enfumages et les grands remplacements de la question sociale par des controverses nauséabondes tel qu’on l’a vu en ce mois d’août, nous devons nous adresser au plus grand nombre, aux éloignés de la vie politicienne, aux abstentionnistes, bref, au peuple populaire dans ces profondeurs les plus significatives. C’est lui qui a la clé de toutes choses. Sans sa mobilisation, rien n’est possible. C’est le sens du formidable travail de mes amis de la Caravane des Insoumis qui a sillonnée la France cet été. Evidemment, le président sortant et son parti sont totalement disqualifiés pour conduire et mener la moindre contre-offensive populaire et réelle face à la droite et espérer la moindre remobilisation populaire en sa faveur. D’autant qu’ils ont souvent développés avec arrogance des argumentaires, et mené des politiques cheminant sur les mêmes routes que celle que proposent Sarkozy à la France. Une de nos tâches est donc de riposter vigoureusement à la droite en proposant des solutions politiques et sociales en capacité de remobiliser les nôtres, et notamment les milieux populaires abstentionnistes, pour lesquelles le menace d’un retour de la droite n’est plus un facteur suffisant de mobilisation. Rien de nouveau, c’est la tâche que nous menons patiemment, dans le cadre de la France Insoumise, depuis plusieurs mois.
Dans ce cadre-là, et pour évoquer l’actualité récente, les candidatures de MM. Hamon, Filoche ou Montebourg, sans oublier Mme Marie-Noëlle Lienemann apportent à leur façon du crédit à notre combat et à nos propositions. Que tous mes amis restent confiants. Elles élargissent le champ des émetteurs politiques sur ce que nous disons et répétons depuis 2012 : la politique de François Hollande est un échec. Il ne pouvait en être autrement et cet échec n’est pas une question de « manque de bol ». Bien sûr, je grossis le trait et je ne suis pas dupe devant les contradictions béantes des personnes que je viens de citer et le contenu fort discutable de certaines de leurs propositions. Au moins deux d’entre elles ont été des ministres majeurs de François Hollande et ne se sont pas illustrés par leurs propositions alternatives et leurs résistances aux mauvais coups portés par ce gouvernement ces dernières années. Le silence étourdissant de Arnaud Montebourg durant la longue mobilisation contre la loi El Khomri illustre les ambiguïtés de sa démarche et de ses soutiens. Autant d’éloquence à Frangy font contraste avec sa bouche cousue pour aider les salariés engagés récemment dans la confrontation avec le gouvernement. Ainsi est le personnage et le style c’est l’homme dit-on. Sitôt que le paysage politique se met en mouvement, et ne reste plus figé dans une photographie (assez photoshopée par les organisateurs), les contradictions apparaissent. J’ai pointé quelques articles qui soulignaient tout cela. Je ne peux également oublier que les deux ex. ministres, désormais candidats, ont même aidé activement à l’arrivée de Manuel Valls à Matignon. N’ayez crainte donc, l’auteur de ce blog n’est en rien hypnotisé par les opérations de com’ auxquelles nous avons assisté. Mais pour l’heure, ce n’est pas le plus important. Je veux prendre la « mélenchonisation » des discours des uns et des autres comme une bonne nouvelle qui valide ce que nous portons depuis 2012. Je me suis même amusé à parler d’un « Made in Mélenchon ». L’essentiel est qu’à la musique générale de ce qui est dit une conclusion s’impose : C’est donc Mélenchon qui avait raison. Ce sont ses propositions qui sont justes depuis 2012. Et avec Jean-Luc Mélenchon chacun sait qu’elles seront portées à nouveau avec cohérence, et non opportunisme, pour l’élection de 2017. Elles ne s’effaceront en aucun cas derrière François Hollande ou son éventuel remplaçant et clone politique, dans le cadre des Primaires PS. C’est ce que j’ai dit l’autre soir sur BFM TV.
Le reste du spectacle médiatique, auquel nous assistons depuis la fin de semaine dernière n’est que le produit mécanique et prévisible de « l’effet primaire », particulièrement dans ce que les médias nomment la gauche (mais on avait constaté les mêmes effets à droite avant les vacances d’été). Multiplication des candidatures, inégalités financières entre les candidats, poids des sondages, rôle des notables et élus locaux, manœuvres des appareils, ces effets désastreux en Italie par exemple…etc. je reviendrai plus longuement sur toutes les facettes sombres de cette Primaire du PS. Sachez que je publie un ouvrage à ce sujet « Le piège des Primaires » (éditions du Cerf) qui paraitra en librairie le 2 septembre au prix de 5 euros. Je crois nécessaire que chacun comprenne les ressorts de ce nouvel artifice des deux principaux responsables de nos difficultés et que nul ne se laisse abuser. D’autant que les intimidations ont commencé ici ou là : quiconque refuse de faire la génuflexion devant la Primaire socialiste et menacé d’excommunication par le clergé solférinien. Ce petit pamphlet, a l’ambition de fournir des arguments démontant la réalité, et non ce qu’en disent ces promoteurs, de ce qu’est la Primaire LR ou PS. Vous pouvez le commander en cliquant ici.
D’ici là, rendez-vous à Toulouse ce week-end, pour ceux qui peuvent, et notamment ce dimanche 28 août pour le Piquenique des Insoumis. Jean-Luc Mélenchon prendra la parole vers 13h30.